Pas d'agriculture durable sans régime alimentaire durable

Pas d'agriculture durable sans régime alimentaire durable

Outre le réchauffement climatique, la croissance démographique renforce le défi plantaire de nourrir plus de 9 milliards d’humains sur la planète d’ici 2050. Or si l’ensemble de l’humanité adopte le régime alimentaire européen avec une proportion importante de produits carnés, il faudra deux « Terre » pour subvenir aux besoins de l’ensemble de la population, défend Michel Griffon du Ciram.

La production agricole mondiale doit augmenter de 70 % d'ici 2050 pour relever le défi planétaire de la faim
La production agricole mondiale doit augmenter de 70 % d'ici 2050 pour relever le défi planétaire de la faim.
(© Terre-net Média)

Il est ainsi impossible d’imaginer l’essor d’une agriculture durable sans l’adoption d’un régime alimentaire durable. L’augmentation de la production agricole mondiale de 70 % d’ici 2050, pour relever le défi planétaire de la faim, doit s’inscrire dans cette logique. C’est la voie que propose le Ciheam dans l’édition 2012 de Mediterra intitulée « La diète méditerranéenne pour un développement régional durable » (disponible gratuitement sur www.ciheam.org).

Selon ses auteurs, la consommation « responsable » d’aliments durables « peut contribuer à une solution humaine sur la question agraire, à la survie des petites exploitations et aux bénéfices sociaux, culturels, économiques et environnementaux qui leur sont généralement associés ». Autrement dit, au maintien d’une production agricole productive et respectueuse de l’environnement sur l’ensemble des terres qu’il sera nécessaire de mobiliser d’ici 2050. La Fao entend par un régime « durable », le régime qui « garantit une alimentation aux générations futures tout en ayant un impact minimum su l’environnement ».

Associer le régime alimentaire durable au développement des agricultures locales peu intensives

Le régime alimentaire crétois s’inscrit totalement dans ces objectifs, selon le Ciheam. Il réduit les risques de décès dus aux maladies cardiovasculaires et au cancer et est aussi respectueux de l’environnement. Mais surtout, « en ayant moins recours à la viande et aux produits d’origine animale, les régimes méditerranéens permettent de réduire l’impact du bétail sur la biodiversité. Les régimes à base de viande, comme ceux des pays du nord, ont des incidences plus fortes sur l’environnement que l’alimentation à base de plantes méditerranéennes ».

Mais quels que soient les régimes alimentaires retenus, crétois, européen ou autres, ils ne seront pas durables si ils reposent sur l’importation de produits agricoles, en raison de l’empreinte carbone et des prix élevés des aliments qui rendent leur consommation onéreuse.

L’ouvrage du Ciheam, organisme intergouvernementale qui rassemble 13 Etats méditerranéens et qui célèbre en 2012 son 50ème anniversaire, met un point d’honneur à associer le régime alimentaire durable au développement des agricultures locales peu intensives. Il repose sur une agriculture de proximité avec des aliments produits localement, afin d’assurer des revenus aux agriculteurs et ceux des autres travailleurs. Quant aux techniques agricoles, l’avenir est au retour à l’agronomie.

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