
L'empire du milieu ne peut pas faire face à la croissance de la consommation de produits carnés et laitier, sans recourir aux importations de produits prêts à consommer, ou de matières premières agricoles pour développer ses filières animales. De sa stratégie d’approvisionnement dépendra une bonne partie de l’équilibre géopolitique des prochaines années.
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3 à 4 % des transactions commerciales
Comparées à l’ensemble de ses échanges commerciaux (1.600 milliards de dollars), ces importations ne portent que sur 3 à 4 % des transactions commerciales, mais la Chine accuse un déficit agroalimentaire de 23 milliards de dollars, et elle fait trembler n’importe quel marché agricole qu’elle approche. Car les quantités en jeu sont impressionnantes. Les 58 millions de tonnes de fèves de soja importées mobilisent par exemple 60 % du commerce mondial. Pour le maïs, la Chine accentue les tensions sur les marchés en important depuis deux ans (3 Mt en 2011). Et la destination des exportations de poudre de lait néozélandais est essentiellement la Chine.
Cette évolution ne peut que s’amplifier car la demande de viande bovine et de produits laitiers ne cesse de croître à un rythme qui ne permet pas à la Chine de se doter des moyens de nécessaires pour devenir autonome en fourrages. Les ressources naturelles encore disponibles sont faibles. Du foin est importé des Etats-Unis et les pâturages sont surexploités. Enfin, les élevages de bovins lait et de bovins de très petite dimension, sont peu performants. En bovins viande, 95 % des animaux sont en majorité détenus par des petits éleveurs possédant moins de cinq animaux. En bovins lait, la proportion est de 75 %.
Un recours aux importations indispensable
Jusqu’à une époque récente, les gros bovins étaient élevés et nourris pour être employés comme force de travail. Ils ont progressivement été remplacés par des tracteurs. Le lait et la viande consommés étaient alors des sous produits. L’alimentation des chinois a été jusqu’à une époque récente fortement végétarienne.
Où la France est-elle attendue ? L’exportation d’animaux génétiques, les savoirs faire industriels et les produits laitiers infantiles, réputés pour leur qualité, sont les portes d’entrée de la France sur le marché chinois. Le « Made in France » est un atout. |
Ceci dit, la sécurité et l’autonomie alimentaire restant une priorité, la Chine prospecte d’autres voies. Par exemple, l’acquisition d’outils industriels à l’étranger. En Nouvelle Zélande, elle a acheté des parts de la coopérative Fontena. En revanche, la location de terres dans des pays tiers serait moins en vogue.
Un doublement des exportations de viande de porc
Dans un tel environnement, l’Europe a toutes les raisons de pouvoir exporter davantage de produits agricoles et agroalimentaires en Chine. Et la France en particulier car elle possède des capacités de production encore inexploitées. A ce jour, notre pays réalise 25 % des échanges agricoles et agroalimentaires européens avec les pays tiers avec l’Empire du milieu, et elle a récemment doublé ses exportations de viande de porc. Elle vend aussi à la Chine une quantité impressionnante de lactosérum.
L’essor des échanges commerciaux reposera aussi sur les marques des produits laitiers qui ont la cote en Chine. Les consommateurs chinois apprécient en particulier la qualité des laits infantiles depuis la crise de « l’affaire de la mélanine ».
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