Corinne Lepage (Cap 21) veut « Produire local » avec la décentralisation énergétique et la « reprise agricole »

Corinne Lepage (Cap 21) veut « Produire local » avec la décentralisation énergétique et la « reprise agricole »

Le programme de Corinne Lepage, candidate à l’élection présidentielle de 2012 comporte 70 mesures prioritaires à commencer par un programme fiscal, financier et budgétaire permettant de revenir à l’équilibre en verdissant la fiscalité et l’épargne. Ces mesures sont autour de 5 axes dont l’un d’elles est intitulée « Produire local » avec la décentralisation énergétique et la « reprise agricole ». Selon la présidente de Cap 21, son « programme innovant et inscrit dans le XXIème siècle, nous permet de sortir de l’impasse actuelle par le haut ». Voici les trois rubriques du programme de Corinne Lepage ayant trait à l’agriculture.

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Corinne Lepage, présidente de
Cap21, candidate pour la
seconde fois à la présidence de
la République.(© DR)

1 Relance de l’activité agricole, activité de demain par excellence

L’activité agricole est non seulement la condition de notre alimentation, mais elle participe aussi des solutions énergétiques, et sera la base de la chimie par substitution au pétrole. De plus, elle sous-tend la ruralité.

Pour toutes ces raisons, je soutiendrai activement toutes les formes d’agriculture respectueuses de l’environnement. L’agriculture biologique, au premier rang, avec un objectif de 10 % de la Sau dans 10 ans (contre 3 % aujourd’hui). L’agriculture durable ou écologiquement intensive, ensuite. Cette agriculture durable repose sur des techniques de pointe (matériels spécifiques permettant d’apporter avec précision les bonnes doses d’engrais ou de produits phytosanitaires à l’hectare), sur un retour à l’agronomie réelle qui considère le sol comme un milieu vivant et non pas un simple support inerte. Il faut réapprendre aux agriculteurs à connaître leur sol, à être attentifs aux attaques parasitaires et à leur intensité pour traiter au bon moment et à la bonne dose.

Afin de favoriser ce type d’agriculture, il faudra supprimer toutes les aides défavorables à la nature et aligner les aides sur des critères basés sur le respect de l’environnement.

Deux critères simples peuvent être retenus : les doses d’intrants par ha et une part suffisante de diversification des cultures dans la rotation. Ces deux éléments devraient permettre de réduire les pollutions d’origine agricole et de réintroduire de la biodiversité.

Les éleveurs sont aujourd’hui les plus touchés par la crise. En généralisant le paiement des aides à l’hectare, notamment, la nouvelle réforme de la Pac va favoriser les céréaliers par rapport aux éleveurs. Les instituts professionnels estiment que ceux-ci perdraient 100 € par ha par rapport à la période actuelle. Pour limiter ce mouvement, je proposerai de bonifier les aides pour les 20 premiers ha et je veillerai à soutenir plus particulièrement les éleveurs dont les pratiques sont les plus respectueuses de l’environnement.

2 Soutien aux circuits courts agricoles

La création de l’emploi agricole est favorisée par l’agriculture biologique, plus grande utilisatrice de main d’oeuvre, mais également par le développement des circuits courts qui peuvent participer à celui des emplois directs. Le développement de la contractualisation entre agriculteurs et collectivités locales est une solution pour maintenir de l’emploi dans les régions, tout comme le développement de ceintures vertes autour des grandes villes.

  • J’encouragerai le développement massif des Amap, qui permettent à la fois de garantir le revenu des producteurs et la qualité des produits achetés par les consommateurs.
  • Je ferai une priorité de la reconquête des terrains à usage agricole dans les périphéries des villes, voire dans les villes où le développement des jardins ouvriers et du jardinage particulier est une constante. A ce stade le rôle des Safer, voire leur fusion avec des agences régionales des espaces verts (à créer), est à envisager.
  • Je veillerai à ce que les grandes infrastructures consomment de moins en moins de terres agricoles, car celles-ci sont nécessaires pour l’alimentation d’une population croissante.
    Dans certaines régions (Vallée du Rhône, pourtour des grandes villes), celles-ci sont la principale cause de la hausse des prix du foncier et de la non reprise par les agriculteurs.
  • Je limiterai l’extension du réseau routier et des aménagements routiers au strict nécessaire afin de réduire au maximum les pertes de foncier agricole.

3 Soutien à l’installation des jeunes agriculteurs

Pour renforcer le mouvement observé en 2010, (environ 13.000 installations en France), je propose d’encourager et aider les installations de jeunes qui, sans pour autant être fils d’agriculteurs, peuvent porter un projet sérieux et donner vie à des zones peu peuplées. Je souhaite que les Safer privilégient les installations de jeunes (même hors cadre familial) au détriment de l’agrandissement des exploitations. Par ailleurs, je propose des Dja plus importantes pour des agriculteurs qui s’engageraient dans des pratiques respectueuses de l’environnement (selon les critères proposés plus haut). En cas de non-respect de ces critères, la Dja bonifiée devra être remboursée. 

Réorientation de la recherche agronomique vers l’agro-écologie et la chimie verte

L’agriculture à haute productivité environnementale, tout comme l’agriculture biologique, sont des technologies très sophistiquées qui s’appuient sur les découvertes de la recherche agronomique et l’utilisation des meilleures semences. Le programme de recherche de Corinne Lepage repose sur les axes suivants :
- Abandonner clairement la primauté donnée à la recherche sur les Ogm et inciter en parallèle à la sélection de variétés mieux adaptées aux conditions climatiques nouvelles (meilleure résistance des végétaux à des conditions plus extrêmes, plus sèches en été notamment). La recherche doit permettre cette adaptation de l’agriculture et de l’agroforesterie à ces conditions climatiques nouvelles.
- Protéger la réutilisation des semences individuelles, c’est-à-dire permettre aux agriculteurs qui réutilisent les graines de leurs végétaux de le faire sans verser une taxe à la recherche semencière, bien souvent privée.
- Annuler le « décret nitrates » (2011-1257) que le gouvernement vient de sortir. Ce décret scandaleux autorisant une hausse de 20 % des épandages d’azote sur le sol, va accroître la pollution des côtes bretonnes et risque d’entrainer la France à payer des pénalités à Bruxelles pour non résolution des problèmes liés à la qualité des eaux, ce qui est particulièrement inopportun pour le budget national déjà bien fragilisé.
Ce décret est par ailleurs défavorable à l’élevage laitier ou à l’élevage viande par rapport aux élevages hors sol alors que l’élevage bovin est plus « extensif » et globalement moins polluant.

 

A voir également : Tchat avec Corinne Lepage

 

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