 Le déficit dépassait en avril dernier 50% dans certaines régions. (© Terre-ent Média)
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Le groupe d’assurance Groupama a tiré plusieurs leçons de la sécheresse du printemps dernier. Dans l’immédiat, les nouveaux contrats d’assurance ne sont plus souscrits depuis le 31 décembre 2011 et les agriculteurs ont été tenus de faire savoir quel est leur assolement pour 2012 qui servira de base d’indemnisation si le moindre incident survenait. Il n’est plus question pour l’assureur d’accepter de nouveaux contrats comme l’an passé fin avril quand le risque de sécheresse était avéré et inéluctable.
La précaution n’a justement pas été inutile. Après 15 jours de froid intense, ces assolements seront les documents de base sur lesquels reposeront les 10.000 déclarations pour gel attendues dans les prochaines semaines, lorsque les agriculteurs seront mesure de dresser un bilan de l’état des cultures. Après expertises, les frais de resemis seront parfois pris en charge. Il semble que le blé dur et les pois d’hiver ont été très affectés par les basses températures.
L’an passé, sur les 88.300 contrats en multirisques climatiques, l’assureur a dénombré 28.000 déclarations de sinistres liés à la sécheresse, soit un contrat sur deux en grandes cultures (environ 60.000). Après expertises réalisées par 450 conseillers mobilisés, 20.000 dossiers ont été indemnisés. 16.000 dossiers ont été indemnisés à hauteur de 3.000 euros en moyenne et 4.000 autres à 21.000 euros. Au total, 111 millions d’euros ont été versés au titre de la sécheresse.
50 conseillers mobilisés, 20.000 dossiers ont été indemnisés
La sécheresse a par ailleurs rappelé l’urgence de développer une gamme de produits assurantiels cohérente pour rendre moins vulnérables les exploitations aux risques climatiques, mais aussi pour être en mesure de faire face à la volatilité des prix et aux crises sanitaires. Or à Bruxelles comme à Paris, les ambitions sont aussi fortes que les doutes.
181 M€, tous préjudices confondus
Selon Groupama, les régions les plus impactées par la sécheresse 2011 ont été le Poitou, la Normandie, le Val de Loire, le Nord et la région Rhône Alpes ; les cultures les plus touchées ont été le lin, le pois, la féverole, l’orge de printemps, le blé tendre d’hiver, l’orge d’hiver et l’escourgeon. Tous préjudices confondus, les indemnités d’assurance versées par le groupe d'assurance ont porté sur 181 millions d’euros pour 2010 millions de cotisations dont 109 millions d'euros d’indemnités pour les grandes cultures d’hiver et 42 millions pour les cultures de printemps. La prime moyenne par hectare s’élève à 36 €/ha en grandes cultures, avec un capital moyen assuré de 1.413 €/ha.
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Les nombreux outils et dispositifs du
second pilier du projet de réforme de la Pac permettent en théorie de construire une politique de couverture du risque sur plusieurs années. Mais trop nombreux, et faute de moyens, il est difficile de cerner leur cohérence et au final, quelle sera leur efficacité. Et silencieuse, Groupama remarque que la France tarde à faire savoir quelle est justement sa position sur ces sujets et en particulier ses engagements de cofinancement budgétaire national (taux de subvention européen devrait passer de 75 % à 50 % des crédits publics) pour inciter les agriculteurs à s’assurer.
Réassurance publique
Au niveau national, la Fédération nationale Groupama déplore aussi « la lenteur et l’insuffisance des réponses apportées par les Pouvoirs Publics pour véritablement promouvoir des solutions d’avenir positives pour les agriculteurs et les filières et acceptables pour les assureurs ».
Ainsi, aucune réponse sur les garanties de réassurance publique n'a été apportée. Or, comme le mentionnait la loi de modernisation de l'agriculture, elles devaient pourtant faire l’objet d’un rapport présenté par les Pouvoirs publics avant le 27 janvier 2011, note Groupama.
Ceci dit, la privatisation des risques par une couverture assurancielle doit s’articuler avec les dispositifs existants qui ont fait la preuve de leur efficacité comme les marchés à termes ou encore l’épargne professionnelle. C'est pourquoi l’assurance chiffres d’affaires présente dans ces conditions un moindre intérêt.
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