
Les résultats de l’étude, menée en partenariat par l’Ifip-Institut du porc et le réseau Chambres d’agriculture de Bretagne, vont sans doute rassurer les éleveurs porcins inquiets quant à la nécessité de conduire, d’ici le 1er janvier 2013, leurs truies en groupe. En effet, l’étude ne met pas en évidence de différences de performances de reproduction entre les élevages français en groupe et la référence nationale. Mais des différences ont toutefois été mises à jour.
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En 2009, l’Ifip-Institut du porc et le réseau Chambres d’agriculture de Bretagne ont lancé une vaste étude visant à analyser les performances et les troubles de reproduction tels que venues en chaleur tardives, infertilité, causes de réforme, des truies logées en groupe. La conclusion principale ressortie de cette étude est que les niveaux de performances sont maintenus dans les systèmes de logement en groupe, malgré les risques potentiellement associés au regroupement : stress social, bagarres, compétition alimentaire…
Plus de procelets... et de mortatlité
« Nous avons toutefois identifié quelques différences notables entre les deux systèmes de conduite » précisait Sylviane Boulot (Ifip) à l’occasion des 43es journées de la recherche porcine, qui se déroulaient en février 2011 à Paris. Ainsi, les truies en groupes mettent bas plus de porcelets, mais avec un taux de pertes plus élevé : « l’explication se trouve sans doute dans le fait que certaines truies ont plus de difficultés à s’adapter en maternité, en particulier si elles n’ont jamais connu la contention auparavant ».
Cette adaptation doit être particulièrement suivie, notamment dans la période sensible « correspondant à l’implantation des embryons entre 14 et 20 jours » : en effet, à ce moment précis, « les bagarres ou stress sociaux liés aux mélanges d’animaux non familiers peuvent avoir des effets négatifs sur la reproduction ».
Attention aux problèmes d’aplombs
Malgré le nombre d’études sur le sujet de la conduite en groupe, force est de constater que l’impact du logement des truies gestantes en groupe sur la santé a été peu étudié. Certaines études ont toutefois prouvé que le passage en groupe, et plus généralement, les mélanges d’animaux, pouvaient entraîner une augmentation « de la fréquence des blessures et des problèmes d’aplombs » à l’origine de la dissémination des pathogènes entre individus et donc, pénaliser la conduite sanitaire du troupeau. « Cela pourrait ainsi conduite à une dérive des plans de prophylaxie qui, si elle était avérée, serait susceptible d’affecter directement ou non les performances de reproduction », avançait Sylviane Boulot.
Mais dans le cadre de l’étude menée sur les résultats Gttt 2009, il semble heureusement que « le mode de logement et de distribution de l’aliment n’aient pas d’effet marqué sur les performances de reproduction, malgré les risques associés à une compétition alimentaire accrue, en particulier dans les systèmes avec auges ».
Plus faible taux de fécondation avec le Dac
Pour autant, une analyse fine des deux enquêtes menées par l’Ifip, en partenariat avec le réseau Chambres d’agriculture de Bretagne, font ressortir quelques dissonances. Ainsi, les animaux alimentés au Dac ont de plus faibles taux de fécondation : « ceci peut s’expliquer par des mises en groupe généralement rapides, dès le sevrage ou peu après l’insémination ».
Dans ce cadre, les cochettes peuvent mettre un peu de temps à s’adapter, voire présenter des problèmes d’aplombs, ces derniers étant plus fréquents en système Dac « mais également dans les systèmes à l’auge ». Selon une étude menée en 1999 par Andersen, l’explication pourrait se trouver dans « des distances de fuite plus faibles dans cet environnement qui augmentent le risque d’interactions entre animaux ».
Attention aux grands groupes
Autre point notable dans l’étude : les problèmes spécifiques d’une conduite en groupe sur des élevages de taille importante. « Ces groupes se caractérisent par davantage de troubles de fertilité sans doute liée à une surveillance et à une détection des retours et truies vides plus difficiles du fait du nombre. Par ailleurs, les agressions et compétitions sont augmentées par mélanges répétés d’animaux et/ou l’absence de zones protégées. »
Pour la spécialiste, il est nécessaire de préciser les risques, notamment les « problèmes urinaires associés à un possible sous abreuvement en systèmes Dac ». Une sous-estimation de ce danger pour l’élevage pourrait en effet accroître les « risques de leptospirose sur sols humides et/ou paillés et de l’augmentation des possibilités de contacts avec de l’urine contaminée dans les grands groupes ».
Enfin, l’éleveur doit porter une attention toute particulière aux cochettes qui n’ont jamais connu la contention. « Elles ont des difficultés d’adaptation spécifiques à l’arrivée en maternité » précisait Sylviane Boulot, même si l’analyse des résultats de l’enquête met en évidence un taux de réforme des cochettes dans ces élevages est plus faible, « sans doute lié au fait que les cochettes sont séparées des autres truies pendant la première gestation ».
Pour aller plus loin Ifip-Institut du porc : www.itp.asso.fr. |
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