 L’augmentation de la surface s’accompagne d’une part, d’une augmentation du volume total à chauffer pour un même effectif animal, et d’autre part, d’une augmentation des déperditions thermiques par les parois et la toiture du bâtiment. (© Terre-net Média)
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Loin d’un simple changement de pratiques, la conduite des truies en groupes est avant tout une refonte parfois complète de la gestion de l’atelier, voire de l’exploitation comme l’indique une série d’enquêtes menées par le réseau Chambre d’agriculture de Bretagne, des Pays de la Loire et l’Ifip-Institut du Porc.
Les élevages, qui ont récemment réalisé les travaux pour loger les truies en groupes, sont des constructions neuves ou des rénovations. En décidant de passer à une conduite en groupes, les éleveurs ont du également gérer les conséquences de cette décisions, conséquences auxquelles ils ne s’attendaient pas forcément. Il leur a notamment fallu gérer l’ambiance des porcheries, modifiée par le passage en groupes, mais aussi les étapes de transitions lors des regroupements.
Ambiance, ambiance…
Ainsi en période froide, la question du maintien de la température ambiante dans les salles où les truies gestantes sont en groupes est « clairement posée » dans les bâtiments où le sol est un caillebotis intégral. En effet, dans les salles de gestation, la chaleur corporelle produite par les truies est généralement la seule source de chauffage utilisée pour maintenir une température ambiante. À noter que dans ce cas la valeur recommandée sur caillebotis est de 20°C.
Le fait de passer d’une conduite où les truies sont bloquées en stalles individuelles, à une conduite en groupe s’accompagne d’une augmentation de la surface de la salle. « Cette augmentation peut atteindre 30 % à 35 %, en incluant à la fois la surface disponible pour les animaux et les couloirs de service », précisait d’ailleurs Yannick Ramonet (Chambre régionale d’agriculture de Bretagne) lors des 43e Jrp à Paris en février 2011. De fait, l’augmentation de la surface s’accompagne d’une part, d’une « augmentation du volume total à chauffer pour un même effectif animal » ; d’autre part, d’une « augmentation des déperditions thermiques par les parois et la toiture du bâtiment ».
Des problèmes de ventilation
Les enquêtes réalisées depuis 2000 par le réseau Chambre d’agriculture de Bretagne, des Pays de la Loire et l’Ifip-Institut du Porc ont montré que « dans plus de la moitié des élevages, sélectionnés sans a priori sur le système de ventilation, des problèmes de maintien des températures sont clairement identifiés, notamment lorsque les températures extérieures sont négatives. Dans la plupart des cas, ces problèmes n’étaient pas connus des éleveurs ».
Les raisons de ces déperditions ont été identifiées : équipement de ventilation inadapté notamment dans les bâtiments rénovés, gestion de la ventilation non maîtrisée par l’éleveur, variation de l’effectif des truies dans la salle sans adaptation de la ventilation... « Mais nos enquêtes ont également montré que dans plusieurs élevages, la température était maîtrisée lors des périodes de grand froid : dans ce cas, les éleveurs avaient mis en place ce qu’il fallait au niveau de l’isolation des bâtiments. Ces élevages montraient également peu de variation de l’effectif de truies dans la salle. »
Plus de boiteries
En cas de mauvaise isolation qui se traduit par une température ambiante se situe en dessous de la température critique), la truie réagit en consommation davantage d’aliment pour assurer sa thermorégulation, ce qui a notamment pour effet d’augmenter son poids.
Or, les températures froides se traduisent à l’intérieur des porcheries par une humidité supérieure de l’air ambiant. « Les caillebotis sont alors humides, voire glissants. » Plus lourds, les animaux sont également déstabilisés par des caillebotis glissants, deux soucis à l’origine d’une augmentation des boiteries pour les truies en groupes. « Mais cela peut se corriger simplement en installant dans la porcherie des équipements de chauffage. »
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