
Depuis le début des années 2000, six enquêtes ont été réalisées par le réseau Chambre d’agriculture de Bretagne, des Pays de la Loire et l’Ifip-Institut du Porc. Objectifs : préciser les conduites choisies par les éleveurs conduisant leurs truies en groupes. Résultats.
![]() Avec un Dac, les éleveurs ont cherché à différencier physiquement les zones de vie des truies : alimentation, couchage, déplacement.(© Terre-net Média) |
Les élevages qui ont récemment réalisé les travaux pour loger les truies en groupes sont des constructions neuves ou des rénovations. Mais un virage a clairement été montré dans ces enquêtes menées en Bretagne et en Pays de Loire. Ainsi, entre 2000 et 2006, les truies sont élevées principalement sur sol caillebotis dans des cases équipées de bat-flancs ou de réfectoires. « Au cours de cette période, certains équipements ont gagné en fiabilité et en robustesse (portes de réfectoire, bat-flancs, Dac) » ce qui a permis d’accompagner le développement de certains équipements, notait d’ailleurs Yannick Ramonet de la chambre régionale d’agriculture de Bretagne, lors des 43e JRP à Paris 2011.
À l’inverse, d’autres équipements tels que les doseurs à distribution lente, nourrisseur à distribution restent pas ou peu commercialisés. Les enquêtes ont mis en évidence trois modes de logement : les petits groupes de 6-8 truies souvent associés à des bat-flancs séparant les places à l’auge ; les réfectoires avec libre accès à une courette arrière ; le distributeur automatique de concentré (Dac).
Selon Yannick Ramonet, « le choix d’un mode de logement pour les truies gestantes en groupes est le résultat d’un compromis entre les particularités du parc bâtiment existant sur l’exploitation, du coût de rénovation ou de construction des bâtiments, les conditions de travail et les performances animales attendues ». Mais un point commun se retrouve dans les choix faits par les éleveurs : « celui d’obtenir des truies ayant un état corporel homogène à l’entrée en maternité ».
Alimentation à l’auge par petits groupes
Dans cette option, la case équipée de bat-flancs (planche séparant les animaux) a une surface de 13 à 20 m² environ. Elle est en général associée à un sol de type caillebotis intégral. « Ce type de case permet de loger un lot compris généralement entre 6 et 10 animaux », détaillait Yannick Ramonet. « L’objectif recherché par les éleveurs est de constituer, au sein de chaque bande, des sous-groupes de truies de gabarit homogène, majoritairement 3 à 4 groupes par bande de truies ». Dans ce cadre, les cochettes sont généralement logées séparément des multipares.
« L’aliment est distribué sous forme humide à l'aide d'une machine à soupe, ou sous forme sèche à l’aide de doseurs, l’eau étant distribuée par ailleurs ». Le bémol de cette conduite est qu’en raison de la configuration de ces cases, « nécessairement nombreuses dans la salle », le paillage et le curage du fumier sont des opérations difficiles à réaliser.
Alimentation à l’auge avec réfectoire-courette
Dans cette option, les truies logées en groupes disposent chacune d’un réfectoire dans lequel elles peuvent s’isoler et à l’arrière duquel se trouve une porte permettant à l’animal d’accéder à une courette. « Deux travées de réfectoires peuvent être disposées en opposition, la courette centrale devenant commune. »
Les éleveurs faisant ce choix constitue en général des groupes supérieurs à dix animaux.
L’alimentation est identique pour les truies, mais « chaque truie est isolée lors du repas et peut être bloquée dans son réfectoire par l’éleveur ».
Cet isolement peut être mis à profit par l’éleveur quand le groupe est hétérogène : « ils peuvent alors compléter manuellement la quantité d’aliment offerte en fonction de l’état corporel de la truie ».
Les animaux couche principalement dans la zone de réfectoire ; le sol peut être un caillebotis intégral « ou partiel lorsque la surface au niveau du réfectoire est pleine ». À noter que certains éleveurs ont fait le choix de pailler le sol de la zone.
Le Dac
Le distributeur automatique de concentré n’est pas qu’un mode d’alimentation. C’est « également le dispositif de logement qui lui est associé » soulignait le spécialiste breton. Dans cette 3e option, la taille des groupes est généralement comprise entre 40 et 250 truies, en fonction de la conduite du troupeau. « Dans nos enquêtes, la station alimente majoritairement entre 40 et 50 truies, le nombre minimum et maximum d’animaux observé par station étant respectivement de 20 et 60 », précisait Yannick Ramonet.
Ici, les éleveurs cherchent principalement à « différencier physiquement les zones de vie : alimentation/couchage/déplacement. Ensuite, ils veulent également éviter une trop grande promiscuité entre les femelles du groupe, notamment au moment des déplacements ».
Pour y parvenir, la largeur des couloirs, de la surface de couchage, de l’aire d’attente et de sortie à l’entrée et à la sortie des stations d’alimentation est généralement adaptée afin « d’offrir des zones de dégagement suffisantes ». Lorsque le sol est un caillebotis, la zone de couchage est soit un caillebotis intégral ou un gisoir plein parfois isolé thermiquement par du polystyrène.
« Au cours des 5 dernières années, des constructions neuves avec un Dac associé à une litière de paille ont donné un intérêt nouveau pour ces bâtiments. L’aménagement de ces bâtiments a été pensé notamment pour faciliter les opérations d’apport de paille et de curage du fumier », concluait Yannick Ramonet.
Pour aller plus loinIfip-Institut du porc : www.itp.asso.fr. |
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