
Le 1er janvier 2013, les éleveurs devront être en conformité avec la directive européenne, adoptée en 2001 et transcrite en droit français en 2003, sur le logement des truies en groupe. Mais pour y parvenir et maintenir les résultats zootechniques, rien ne sert de se précipiter... Mais il faut bien préparer les transitions.
|
Réglementairement, les truies doivent être logées en groupes au plus tard 28 jours après l’insémination. Elles peuvent être logées en stalles individuelles en début de gestation. Dans de nombreux élevages, la conduite des truies gestantes en groupes s’est accompagnée de changements supplémentaires aboutissant à une réflexion complète sur le fonctionnement de l’atelier de reproduction : travail sur la génétique du troupeau, réduction ou augmentation du nombre de bandes, modification de l’âge des porcelets au sevrage, changement du type d’aliment des truies gestantes ou dans le mode de distribution de l’aliment, passage de 2 vers 1 repas par jour…
Préparation et la gestion de la transition
En effet, au niveau des paramètres de reproduction par exemple, un regroupement peut entraîner de fâcheuses conséquences s’il est mal conduit. Des travaux menés en 2009 ont montré que « les regroupements de truies peuvent occasionner des avortements consécutifs au stress lié aux interactions agressives », résumait Yannick Ramonet (Chambre régionale d’agriculture de Bretagne) lors des 43e Jrp à Paris en février 2011.
L’éleveur aussi doit s’y préparer La phase de transition, notamment lorsqu’il s’agit d’une rénovation du bâtiment des truies gestantes est souvent complexe. |
Loger individuellement les truies en début de gestation
Dans cette première option, les truies sont logées en stalles individuelles jusqu’à la confirmation de la gestation réalisée 4 semaines après l’insémination. Elles sont ensuite logées par groupes. « Le logement en stalles individuelles en début de gestation est la pratique la plus courante lorsque les femelles sont logées ensuite par petits groupes » détaillait le spécialiste.
Ce choix présente plusieurs intérêts : alimenter individuellement les truies en début de gestation afin de leur permettre de reconstituer leurs réserves corporelles ; limiter l’investissement en utilisant les réfectoires disponibles dans l’élevage ; intervenir sur des truies bloquées pour les tâches liées à l’insémination ; éviter de créer un stress…
Les truies en groupes dès le début de gestation
À l’inverse, l’éleveur peut choisir de partir immédiatement sur la mise en groupe dès le début de la gestation.
En général, deux stratégies sont rencontrées comme l’explique la synthèse des études menées à partir de 2000 par le réseau Chambre d’agriculture de Bretagne, des Pays de la Loire et l’Ifip-Institut du Porc auprès d’élevage ayant opté pour une conduite des truies en groupe :
- soit les truies sont logées en stalles individuelles lors des opérations de détection des chaleurs et d’insémination. Elles sont ensuite transférées en groupes, généralement à la fin de la semaine d’insémination ;
- soit les truies sont mises en groupes dès le sevrage. Cette pratique est peu répandue, notamment lorsque le sol est un caillebotis.
Gérer le stress en même temps Pour limiter l’intensité des combats, plusieurs stratégies sont adoptées par les éleveurs : ils peuvent ainsi distribuer de la paille ou de l’aliment au moment où les femelles sont mises en groupes. |
- une conduite dite « statique » : une fois formé, le groupe n’est plus modifié. Il correspond généralement à une bande de truie ;
- une conduite dite « dynamique » : le groupe est régulièrement remanié, et correspond au mélange de femelles provenant de bandes différentes. Les truies d’une bande déplacée vers les salles de maternité laissent leur place aux femelles de la bande suivante. C’est la pratique la plus répandue actuellement.
Pour les tailles d’élevages de 300 truies environ, les éleveurs ont déclaré avoir installé une station d’alimentation spécifique à la quarantaine afin que les cochettes « apprennent le fonctionnement des stations ».
Surveiller l’intégration des animaux
Dans la majorité des élevages, les cochettes sont logées séparément des multipares lors de leur première gestation. La motivation principale des éleveurs est de réduire le stress des animaux. Mais parfois, ils décident de les mélanger aux multipares.
« Dans le cas d’un groupe alimenté au Dac, les cochettes peuvent être mélangées aux multipares. Cela fonctionne assez bien pour les plus petits troupeaux où l’acquisition d’une station spécifique n’est économiquement pas justifiée. Mais pour les groupes dit "dynamique", les éleveurs constatent alors souvent que ces cochettes s’intègrent difficilement. Cela se traduit notamment au niveau de la prise de poids des cochettes logées au Dac lors de leur gestation : elle est inférieure à la prise de poids en réfectoire-courette. »
Pour aller plus loin Ifip-Institut du porc : www.itp.asso.fr. |
Retrouvez les palmarès des concours bovins du Space 2025
Dans le Cotentin, « nous vivons avec 30 vaches et 30 hectares chacun »
270 000 vaches dans le désert algérien, est-ce vraiment possible ? Un agronome décrypte
Madison sacrée grande championne Holstein sur le ring du Space 2025
Logiciel, lactosérum, pailleuse… 4 inventions d’éleveurs primées au Space
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La FNSEA appelle à « une grande journée d'action » le 26 septembre
Face à une perte de compétitivité inédite, accompagner davantage les agriculteurs
Comment préparer une vache à la césarienne
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés