
Les mesures de biosécurité en élevages de porcs permettent de limiter les risques sanitaires. Si les consignes sont régulièrement diffusées, elles ne sont pas toutes mises en œuvre dans les élevages porcins. Une étude menée dans le grand ouest de la France vient d’en préciser les niveaux de variations.
|
Les mesures de biosécurité constituent un moyen de maîtrise des infections en élevage porcin. On entend par cela la mise en place de mesures visant à limiter les risques sanitaires au niveau du personnel (entrée limitée, tenues propres, lavage des mains, douche…), du matériel (véhicules spécifiques à l’élevage, nettoyage et désinfection du petit matériel après chaque usage, housse de protection pour le matériel commun à plusieurs élevages…), des locaux (nettoyage, désinfection, désinsectisation, plan d’élimination des rongeurs…) sans oublier la conduite d’élevage. Cette liste n’est évidemment pas exhaustive.
Pour soutenir les éleveurs dans la mise en œuvre de ces actions, des consignes leur sont régulièrement délivrées par les organismes techniques et de développement qui les accompagnent. « Notre étude a eu pour objectif de réaliser une typologie des élevages sur la base des pratiques de biosécurité interne et externe à partir des résultats d’une enquête visant à décrire ces pratiques réalisée dans des élevages du Grand Ouest », résumait Catherine Belloc (Inra).
Le Syndrome dysgénésique et respiratoire porcin comme facteur discriminant
Pour distinguer les différents groupes de l’échantillon choisi, les scientifiques se sont basés sur le statut vis-à-vis du virus du Syndrome dysgénésique et respiratoire porcin (Sdrp).
Biosécurité, les variables distinguées Pour la biosécurité interne, trois groupes de variables ont été distingués :
Pour la biosécurité externe, d’autres facteurs ont été retenus : gestion des entrées de visiteurs, gestion des véhicules entrant dans l’élevage, protection vis-à-vis de la faune sauvage et domestique. « La gestion de la quarantaine a été considérée comme une variable supplémentaire car elle n’était pas présente dans les élevages engraisseurs », notait toutefois Catherine Belloc (Inra). |
Or, il s’avère qu’en France, cette maladie infectieuse se caractérise par une prévalence (mesure de l'état de santé d'une population à un instant donné, ndlr) hétérogène entre régions dans le Grand Ouest. « La prévalence est élevée en Bretagne, quasi nulle en Pays de la Loire, alors que la région Basse Normandie présente une situation intermédiaire », détaillait la chercheure de l’Inra. « Nous avons donc inclus dans l’échantillon des élevages positifs, en cours d’assainissement, récemment assainis ou indemnes depuis une longue période. »
Pour évaluer la qualité des pratiques de biosécurité, les scientifiques se sont appuyés sur des données issues d’une série d’enquêtes réalisées dans 58 élevages porcins du Grand Ouest (41 naisseurs ou naisseurs/engraisseurs et 17 engraisseurs). « Ces informations nous permettent d’établir la structure de l’exploitation (présentation générale, localisation de l’élevage, statut Sdrp) ainsi que les mesures de biosécurité externe et interne (encadré). »
Le plan d’assainissement favorable
Les résultats en bref Quatre groupes d’élevages ont pu être distingués par cette analyse : |
« Nous avons noté que parmi les descripteurs de l’élevage, seul le statut vis-à-vis du Sdrp s’est avéré statistiquement associé aux différents groupes de la classification : les élevages dans lesquels les pratiques de biosécurité étaient meilleures (classes 1 et 2) étaient plus souvent des élevages récemment assainis ou en cours d’assainissement que des élevages indemnes », résumait la spécialiste de l’Inra.
Nouvelle perspective de travail
Ce plan pourrait donc servir de levier pour sensibiliser les éleveurs « à l’intérêt de la biosécurité pour une observance correcte des pratiques ».
Autre information notable ressortie de ces enquêtes : la mise en évidence d’une corrélation entre perception de l’importance d’une mesure et sa mise en œuvre dans l’élevage. « Ce résultat nous ouvre une nouvelle perspective : la suite de l’étude pourrait être de mettre en relation la typologie de pratiques établie dans cette étude avec la perception des mesures de biosécurité comme facteur de protection vis-à-vis des infections, notamment du Sdrp. »
Pour aller plus loin Ifip-Institut du porc : www.itp.asso.fr. |
Retrouvez les palmarès des concours bovins du Space 2025
Dans le Cotentin, « nous vivons avec 30 vaches et 30 hectares chacun »
270 000 vaches dans le désert algérien, est-ce vraiment possible ? Un agronome décrypte
Madison sacrée grande championne Holstein sur le ring du Space 2025
Logiciel, lactosérum, pailleuse… 4 inventions d’éleveurs primées au Space
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La FNSEA appelle à « une grande journée d'action » le 26 septembre
Face à une perte de compétitivité inédite, accompagner davantage les agriculteurs
Comment préparer une vache à la césarienne
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés