Il n’y a pas de miracle. Des prix rémunérateurs sont des armes efficaces pour contrer l’augmentation des intrants et des aliments. En production laitière, les nouvelles hausses de la production et des prix payés aux producteurs hissent même les revenus des éleveurs à des niveaux équivalents à la moyenne nationale. Et par rapport à 2009, ils ont même quasiment triplé.
 (© Ministère de l'agriculture - Ssp) |
Mais en production bovine, le redressement tardif des
cours de la viande n’a pas permis de contrecarrer l’augmentation des prix des aliments consécutive aux
cours des céréales en 2010 et surtout, le surcroît d’achats d’aliments pour bovins afin de faire face à la sécheresse du printemps. En fait, le recul de 14 % masque de nombreuses disparités régionales. Au niveau national, avec 13.700 euros de revenu par éleveur en 2011, la perte est évaluée à 2.200 euros.
L’élevage ovin, premier bénéficiaire du bilan de santé de la Pac, n’a pas non plus été épargné par la hausse du prix des aliments composés. Les charges d'approvisionnement progressent de façon notable en valeur (+17 %) pour une production en hausse de 2 % et des prix payés aux producteurs supérieurs de 4 %.
700 millions en moins selon l'Insee
Le résultat courant de la ferme France est estimé à 23,1 milliards d’euros dont 8,6 milliards de soutiens publics, selon l’Insee qui a aussi publié ses statistiques de revenu pour 2011. Les agriculteurs et les éleveurs ont dépensé 4 milliards d'euros de plus en intrants, alors que la valeur de la production agricole a progressé de 3,3 milliards d’euros, portée par les productions animales et les produits de la vigne. Ils avaient donc 700 millions d’euros en moins de revenu à se partager cette année. Comme l’emploi salarié régresse moins vite que le nombre d’exploitants, le revenu actif ne diminue cette année que de 2,6 % selon l’Insee (chiffre repris par Eurostat dans l'article en lien ci-dessous) contre -3.6 % selon le servce de la statistique et de la prospective qui établit ses prévisions en ne prenant en compte que la seule population agricole non salariée.
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C’est donc au final cette hausse du coût des consommations intermédiaires qui explique le recul du revenu en 2011 de près de 25 % par rapport à 2010. Les aides reçues en plus depuis 2 ans ont été cette année en partie absorbées par la hausse des charges.
La situation est aussi contrastée en production hors sol. Les aviculteurs ayant pu répercuter l’augmentation de 16 % du prix des aliments, sont parvenus à préserver leur revenu. Avec 32.100 € par éleveur (+3,6 % par rapport à 2010), la filière avicole dégage même des rémunérations parmi les plus élevées en production animale.
En revanche, les producteurs de porcs n’ont pas profité pleinement de la meilleure conjoncture de leur filière. Ils voient leur revenu reculer de 36 %. Avec 26.500 € par producteur, celui-ci est même inférieur de 27 % à son niveau de 2000.
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