
Confier à un autre éleveur l’élevage de ses génisses peut être une solution envisageable lorsque l’on souhaite agrandir son troupeau laitier. Avec un coût moyen avoisinant les 1.130 euros par génisse, c’est à l’éleveur-naisseur de décider s'il est plus intéressant d'externaliser l'élevage de ses génisses ou bien de construire un nouveau bâtiment et/ou d'embaucher.
![]() Le Btpl dispose de "contrat type" pour externaliser l'élevage des génisses. Ce peut être une base de discussion.(© Terre-net Média) |
- Acheter des vaches en lactation ou des génisses prêtes à vêler, au fur et à mesure que les vaches sont réformées.
- Faire élever ses génisses par un tiers, en les « rapatriant » lorsqu'elles vont vêler.
Acheter des animaux à l'extérieur
La 1ère solution est adoptée dans certains cas. L'éleveur choisit alors de croiser les vaches avec des taureaux de race à viande pour obtenir des veaux croisés, plus rémunérateurs que des veaux de race pure vendus à 8 jours. Mais l'achat de génisses ou de vaches en lactation comporte des risques :
- en période de « pénurie d'animaux », il sera difficile d'acheter des animaux de qualité, même en y mettant le prix, ce qui peut perturber la prévision de production, avec des conséquences financières importantes, surtout dans le cadre de contrats de livraisons qui vont être mis en place.
- L'éleveur ne maîtrise ni la qualité sanitaire, ni la génétique des animaux qu'il achète et peut donc importer une maladie non détectée lors de l'introduction.
Cette stratégie pourra être adoptée avec des risques « maîtrisés » si l'éleveur dispose d'un « petit réseau » de fermes laitières qui l'approvisionneront en génisses avec un niveau de confiance élevé dans le statut sanitaire, le niveau génétique et la régularité de fourniture d'animaux.
Mettre ses génisses en pension
Dans certaines régions la pratique de la « mise en pension » de génisses durant l'été illustre la contractualisation possible pendant quelques mois entre un éleveur qui manque de pâture par exemple, et un autre qui dispose de surfaces herbagères excédentaires.D'autres éleveurs vont plus loin, en confiant leurs veaux femelles dès la fin de la période colostrale, pour les récupérer quelques semaines avant le 1er vêlage afin que la génisse s'adapte à son nouveau troupeau.
Si le mot « contractualisation » est de plus en plus fréquemment utilisé en production laitière, il s'applique aussi à cette stratégie de partenariat entre « naisseur » et « éleveur de génisses ». Ce dernier peut se spécialiser dans cette activité (souvent après cessation de production laitière) ou valoriser de la main d'œuvre et des fourrages en complétant son propre cheptel de génisses par des génisses d'un autre élevage.
Pourquoi un contrat ?
Le contrat permet au naisseur :
- de définir le protocole d'élevage qui convient à ses objectifs (âge et poids au vêlage en particulier)
- de s'assurer qu'il pourra reprendre les génisses issues de son cheptel, à la période prévue, avec un minimum de garanties sanitaires
- de programmer son budget « renouvellement de cheptel ».
Pour l'éleveur de génisses :
- s'assurer d'une rentabilité de son activité malgré les fluctuations des cours des génisses
- s'assurer d'un débouché régulier et sûr pour les animaux qu'il élève.
Pour limiter les risques de « dérives » et pérenniser la relation naisseur-éleveur, il faut prendre du temps pour définir ensemble un contrat dans lequel aucun ne se sentira lésé, mais au contraire où chacun est gagnant. Le Btpl dispose de « contrat type » récemment mis à jour qui peut être une base de discussion.
A quel prix ?
Le coût de production d'une génisse est variable en fonction de nombreux paramètres :
- durée entre naissance et 1er vêlage
- type de bâtiment, coût du bâtiment
- mode d'alimentation et coût alimentaire
- main d'œuvre
Les coûts calculés en 2011 sur 50 exploitations des groupes Ecocolait de la région Rhône-Alpes donnent un coût moyen hors main d’œuvre et logement de : 1.131 euros par génisse élevée, avec des variations de 940 euros pour le ¼ inférieur à 1.324 euros pour le quart supérieur. Soit un coût quotidien de 1,21 euro par jour (de 1 à 1,5 euros)
![]() Coût d'élevage d'une génisses. Calcul réalisé sur 51 exploitations Ecolait de Rhône Alpes Remarque : le coût marginal ne comprend pas les charges structures. (© DR) |
Il semble donc difficile d'établir un prix standard, mais plutôt de calculer pour l'éleveur intéressé son coût de production prévisionnel selon la rémunération qu'il vise. Le naisseur pourra alors décider s'il est plus intéressant de construire un nouveau bâtiment ou d'embaucher, ou plutôt d'externaliser l'élevage de ses génisses.
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