 L'oxytétracycline, un antibiotique interdit en France mais autorisé aux Usa, semble rendre les abeilles plus sensibles aux produits phytosanitaires. (© Terre-net Média)
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« Antibiotique et pesticides : un cocktail mortel pour les abeilles américaines », titre Martine Valo, journaliste pour le journal Le Monde. Les produits phytosanitaires et le varroa ne seraient pas les seules causes du déclin des abeilles, plus de 120 produits ont été retrouvés dans les ruches américaines.
Un antibiotique en ligne de mire
D’après l’article, « une étude que vient de publier la revue scientifique en ligne Plos One allonge d'un nom la liste des périls qui menacent les abeilles domestiques : l'oxytétracycline. Cet antibiotique ne sauve pas les butineuses, mais semble au contraire les rendre plus sensibles à l'effet nocif des produits phytosanitaires.
Aux Etats-Unis, à la fin de l'hiver, les apiculteurs ont couramment recours à l'oxytétracycline à titre préventif pour essayer de surmonter les pertes très importantes qui se produisent dans les colonies à cette saison-là. Ce médicament est mélangé à des nutriments sucrés ou diffusé dans la ruche. Cette façon de procéder est aujourd'hui interdite dans l'Union européenne, mais se pratiquait encore en France il y a une vingtaine d'années.
Pour sa recherche, l'équipe menée par David J. Hawthorne, professeur d'entomologie à l'université du Maryland, s'est penchée sur l'interaction de l'oxytétracycline avec deux médications communes chez les apiculteurs américains, le coumaphos et le tau-fluvalinate.
Toutes deux sont utilisées dans les ruches pour lutter contre le varroa, un acarien connu pour affaiblir le système immunitaire des insectes. Ces deux produits sont appliqués "par routine", notent les scientifiques. Or, lorsque les abeilles ont été préalablement traitées à l'oxytétracycline, même à faible dose, les chercheurs ont constaté que ce "cocktail" de substances augmentait le taux de mortalité. »
Michel Sokolowski étudie le comportement des abeilles et leur résistance aux insecticides
« J'ai commencé au fond de mon jardin, où je possède une ruche, raconte le chercheur. Ces petites observations quotidiennes m'ont donné envie d'aller plus loin », raconte Michel Sokolowski interrogé par Fabrice Julien pour le quotidien « Courrier Picard ». Extrait :
Après des études en psychologie expérimentale, Michel Sokolowski, chercheur à l'université de Picardie, s'est spécialisé dans l'apprentissage chez l'animal. Ou comment certaines espèces s'adaptent à leur environnement pour survivre. Particulièrement intéressant dans le cas des abeilles. Ses études permettront peut-être, en effet, d'en savoir un peu plus sur les causes de leur raréfaction.
Une fleur artificielle pilotée par ordinateur !
« Il s'agit surtout d'une étude comportementale, le problème de la mortalité est bien plus complexe », freine aussitôt le chercheur. Il n'empêche, ses recherches, menées conjointement avec l'université d'Oklahoma, aux États-Unis, permettront peut-être d'apporter un début de réponse. Notamment grâce à un dispositif mis au point en 2005 par Michel Sokolowski, une fleur artificielle pilotée par ordinateur destinée à étudier le comportement de butinage. Ce procédé permet d'analyser l'évolution des abeilles en vol libre, une première en France. Ses travaux, par ailleurs, s'attachent à analyser l'impact des insecticides, considérés par les apiculteurs comme un facteur clé de la disparition des abeilles.
Les premiers résultats des études menées par le chercheur sont beaucoup moins catégoriques. « On constate, en injectant de faibles doses d'insecticide, des perturbations minimes, notamment au niveau de l'apprentissage des odeurs, précise le chercheur. Il sera intéressant de voir ce que cela donne avec des expositions beaucoup plus importantes et répétées. Mais je crois, pour ma part, que les causes de la disparition des abeilles sont multiples. » Ses recherches seront publiées dans les prochains mois dans une revue scientifique.
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