 Dans le scénario le plus probable, les troupeaux moyens français pourraient passer rapidement de 60 à 120 vaches allaitantes, voire plus. (© Terre-net Média)
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« Le secteur allaitant est en pleine crise de croissance. » L’institut de l’élevage, dans une récente étude prospective, analyse la situation de l’élevage allaitant français et tente de déterminer la manière dont le secteur, compte tenu de sa structure encore très atomisées, s’adaptera au contexte européen et mondial.
Selon lui, le secteur très atomisé est à la croisée des chemins. « Les exploitations étaient engagées dans un mouvement d’investissement-modernisation puissant », grâce notamment à la mise en œuvre du plan de modernisation des bâtiments d’élevage. « Un mouvement qui était sans doute gagnant jusqu’en 2006, souligne l’Institut. Mais le changement de contexte agricole de 2007 a révélé les fragilités de ce modèle de développement. »
Les experts du département Economie de l’institut insiste sur une flambée des prix des intrants ayant « réduit à néant la valeur ajoutée produite dans de nombreuses exploitations » et souligne la grande sensibilité des exploitations au niveau de soutiens publics.
Vers l’explosion d’une bulle démographique d’ici 2020
Aux difficultés conjoncturelles s’ajoute des freins structurels persistants. En premier lieu desquels figure la question démographique. « La chute du niveau d’installations et du taux de renouvellement des départs depuis la fin des années 90 conduit à une véritable bulle démographique ». Autrement dit, les chefs d’exploitation vieillissent inexorablement sans qu’ils soient remplacés par des plus jeunes.
 Cliquez sur l'image pour l'agrandir.(© Institut de l'élevage) |
Face à cette impasse démographique et au vieillissement extrême du secteur allaitant, comment ce dernier va-t-il évoluer dans les 20 années à venir ? L’institut de l’élevage entrevoit trois scénarios possibles.
Un regain d'installation avec les propositions de la Pac post-2013 ?
La première hypothèse est un « scénario à l’anglaise » : les producteurs de bovins viande resteraient en activité plus longtemps et développeraient le travail salarié. Sauf que, selon l’Institut, les producteurs seraient, dans ce cas, plus enclins à simplement maintenir l’activité qu’à moderniser leur outil de production, Quand ces derniers partiront effectivement à la retraite, « il est à craindre que l’absence d’investissement ait rendu ces exploitations peu attractives. »
La deuxième hypothèse avancée par les experts consisterait en un « rebond de la politique socio-structurelle » avec une ré-actualisation des mesures d’accompagnement de la Pac de 1992, notamment en matière de préretraite et d’installation. Certes, Dacian Ciolos, dans ses propositions concernant la Pac d’après 2013, a laissé à l’installation une place de choix dans le premier pilier. Reste à vérifier l’impact de cette mesure sur le niveau d’installation dans ce secteur allaitant.
Un scénario « à la danoise » privilégié
Reste un troisième scénario « à la danoise », privilégié par les experts régionaux de l’Institut. « Les exploitations les plus susceptibles de reprendre des grandes exploitations sont elles-mêmes des grandes exploitations, plus crédibles aux yeux des banquiers et des cédants que des candidats à l’installation ». Cette évolution conduirait alors au doublement rapide des troupeaux moyens, comme au Danemark, où la taille des exploitations laitières à doublé en seulement 7 ans.
Dans ce schéma, les élevages passeraient en moyenne de 60 à 120 vaches allaitantes. « Cette concentration accélérée des moyens de production dans un nombre limité d’exploitation ayant fait la preuve de leur capacité de gestion est non seulement crédible mais déjà en marche », insistent les experts.
Le nombre d’exploitation, lui, serait alors divisé par deux en moins de 10 ans, « passant de 60 000 à environ 30 000. »
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