 L'objectif de la démarche : des modes de culture économes en intrants et rentables. (© Terre-net Média)
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En Alsace, Anne Shaub de l’Araa (Association pour la relance de l’agronomie en Alsace) est partie en quête de la rotation idéale pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et améliorer l’efficience énergétique (l’énergie produite à la récolte sur l’énergie consommée en intrants).
«
Nous sommes partis d’une monoculture de maïs grain. C’est un système à la fois très consommateur et très productif en énergie. Nous l’avons transformé en une rotation ‘tournesol – soja – maïs’ sous couvert permanent de trèfle en travaillant uniquement la ligne de semis », a t-elle expliqué vendredi 21 octobre devant la salle comble du ministère de l’Agriculture, lors du colloque annuel des membres du
Réseau mixte technologique (Rmt) «
Systèmes de culture innovants » (Sdci). «
Grâce à la réduction des apports d’azote, à la valorisation des rafles de maïs, et au séchage du maïs en ‘cribs’ à l’air libre, nous avons presque triplé l’efficience énergétique du système. Cependant la durabilité économique ne semble pas encore au rendez-vous » déplore t-elle cependant.
Un réseau pour répondre aux enjeux émergents
Créé en 2007, le Réseau mixte technologique en charge des systèmes de culture innovants (Sdci), fédère des ingénieurs de recherche, des conseillers de terrain et des agriculteurs autour de la problématique de la durabilité des systèmes d’exploitation agricoles. De la théorie à la pratique, les membres du Rmt cherchent à construire et à développer des successions de cultures et de couverts végétaux capables de répondre aux enjeux environnementaux.
Diminuer l’Ift sans rogner sur la marge brute
 Dans le cadre d’Ecophyto 2018, le Rmt Sdci a conçu le guide pratique Stephy (Stratégie de protection des cultures économes en produits phytosanitaires) destiné aux agriculteurs et conseillers pour aider à la conception de systèmes alternatifs. (© DR)
Cliquez sur l'image pour obtenir le guide Stephy.
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A l’image de l’exemple alsacien, chaque région tente de concevoir et d’évaluer la succession de cultures et de couverts végétaux la mieux adaptée à ses conditions climatiques. Au lycée agricole de Brie-Comte-Robert en Seine-et-Marne, Sébastien Piau de la chambre d'agriculture 77, expérimente une rotation sur cinq ans «
féverole de printemps – blé d’hiver – orge de printemps – colza – blé d’hiver
», comme l'a présenté Christophe Vivier de la chambre d'agriculture de l'Yonne. L’objectif est de limiter l’impact sur la qualité du milieu et la biodiversité sans porter atteinte à la marge brute. Avec un désherbage mécanique à la herse étrille sur féverole et orge de printemps, l’
Ift herbicide moyen n’est que de 0,5 et la marge semi-nette de 686 €/ha.
La durabilité des systèmes de culture étudiés s’évalue avec des méthodes d’analyse multicritères prenant en compte les indices de fréquence de traitements (Ift), les iphy (pertes de produits phytosanitaires dans les eaux souterraines et superficielles ainsi que dans l’air), les fuites d’azote dans l’eau et dans l’air, les gaz à effet de serre, etc. Ces méthodes d’analyse s’intéressent également aux critères liées à la « soutenabilité » sociale et économique de ces modes de cultures encore peu répandus.
Transférer les connaissances sur le terrain
Hormis l’approche expérimentale, le Rmt « Systèmes de culture innovants » transfère les résultats et les méthodes pour former les conseillers et les techniciens aux méthodes de culture économes en intrants. « Ces systèmes ce heurtent à des freins psychologiques, explique Marie-Sophie Petit de la Chambre d’agriculture de Bourgogne, en charge de piloter le réseau. Tous les agriculteurs n’ont pas la même tolérance vis-à-vis des symptômes visuels sur les parcelles et des pertes de rendements causés par les maladies et les adventices. »
Pour former les agriculteurs à ces techniques, Soizick Rouger-Josse du Civam-Adage d’Ille-et-Vilaine préfère la méthode de la « co-conception » entre petits groupes d’agriculteurs, où chacun fait tour à tour visiter son exploitation à ses collègues. « La démarche d’apprentissage entre pairs est particulièrement efficace et riche en idées nouvelles ».
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