
Utilisé dans 2 % des exploitations laitières françaises, le robot de traite trouve peu à peu sa place. Mais, sa mise en oeuvre en élevage impose une solide préparation. Une des règles à suivre : maintenir une circulation régulière d’animaux, en visant l'adéquation entre capacité du robot et taille du troupeau. Un article extrait de Terre-net Magazine.
![]() Avec un robot, il est important de pouvoir lisser le niveau de production laitière sur l'année. (© Watier-Visuel) |
« Cet ouvrage répertorie les tâches incontournables à réaliser au cours de trois phases-clés », explique-t-il. La phase de préparation correspond aux six mois précédant la mise en place du robot. Celle de transition comprend les deux semaines encadrant le jour de son installation. Enfin, la période d’adaptation se termine « lorsque l’éleveur et les animaux ont adopté ce nouveau matériel ».
Adapter la capacité
Premier point essentiel : tenir compte, pour choisir un robot, du quota, ainsi que du nombre de vaches et de traites par jour. En juin 2007, Ludovic Laronche, éleveur dans la Manche (530.000 l de quota, 80 Normandes), a installé un robot sur son exploitation. « Une stalle suffisait a priori vu mon quota », fait remarquer l’éleveur. Il assure ne pas avoir baissé en volume de lait produit, ni en qualité, et avoir gagné en confort de travail. « Aujourd’hui, je réalise mon quota, certes, mais avec difficulté ».
Quel paradoxe alors que le troupeau de Ludovic Laronche possède un haut niveau génétique. « Mon équipement ne me permet pas d’honorer les rallonges laitières, qui représentent environ 45.000 l. Surtout que les derniers litres sont les plus intéressants économiquement. » L’idéal serait, pour lui, d’avoir « 65 vaches à traire en continu tout au long de l’année, soit 400.000 l en Normandes. Je pourrais passer en Holstein, mais je n’en ai pas envie. »
Optimiser le flux d’animaux
De l’avis du conseiller Christophe Février, le choix de Ludovic Laronche n’est pas adapté aujourd’hui. « Au-delà de 70-75 vaches, le robot atteint la surcharge » avec plusieurs conséquences possibles selon les cas. Une machine qui tourne en surrégime, donc toujours pleine, ne permet pas l’entretien correct du système par vide sanitaire. Les sondes peuvent devenir trop sensibles et écarter trop de lait.
Des vaches, qui n’ont pas besoin d’être traites, peuvent aussi bloquer le flux en restant coincées dans les couloirs. « Pour que tout fonctionne bien, il faut une circulation permanente d’animaux. Sans désaisonnalité, c’est très difficile et il faut un parcellaire accessible. » De plus, le robot ne pardonne aucune erreur, d’où l’importance de démarrer avec un cheptel sain. « C’est un outil de zootechnicien. Or, avec les prix qui se démocratisent, beaucoup voudront se lancer. » Christophe Février conseille donc de prévoir, dans l’investissement de départ, une part de conseil ou de formation. Un des facteurs de succès.
Robot et pâturage D’après les expérimentations réalisées à la ferme expérimentale de Derval, la part de pâturage doit s’adapter à la taille du troupeau et donc au temps d’occupation du robot. « Pour la ration de printemps, avec 50 vaches traites et un parcellaire adapté, il est possible d’introduire jusqu’à 100 % d’herbe pâturée dans la ration. » L’arrêt de la machine, entre 6 et 10 h par jour, laisse de la souplesse. Une fois sorties en patûre après la traite, les vaches peuvent y revenir librement. Une fois par jour, tous les animaux sont rentrés afin d’effectuer la traite des vaches qui ne viennent pas volontairement au robot. Actuellement, un projet de recherche étudie la possibilité du 100 % pâturage pour la traite robotisée de plus de 60 vaches. |
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Cet article est extrait de Terre-net Magazine n°8 Si vous ne l'avez pas reçu chez vous, retrouvez Terre-net Magazine en ligne en cliquant ICI.
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