Selon Bernard Souchet, du Gaec de la Boissière à Réaumur en Vendée, « le méteil présente de nombreux avantages ». Associé avec Jean-Claude Roturier, il nous fait part de sa pratique du méteil sur son exploitation.
 Bernard Souchet recommande le méteil pour sécuriser le système fourrager. (© DR)
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« La Chambre d’agriculture de Vendée nous l’a proposé il y a quelques temps, on a donc essayé le méteil avec comme priorité de n’avoir à apporter aucun intrants sur cette culture. Le mélange est composé de 85 % de triticale, 5 % d’avoine qui étouffe les mauvaises herbes, 10 % de pois et 3 % de vesce. Nous ne mettons plus d’azote sur ces surfaces ni d’herbicide. L’objectif du zéro intrant est donc atteint. Autre avantage : le méteil ameublit la terre et permet d’ensemencer une avoine chilienne pour le grain ou la pâture ou un trèfle d’Alexandrie comme couvert d’été. »
Une réponse à la sécheresse
« D’abord, c’est une culture d’hiver qui se récolte tôt, au début juin. On fait 11 tonnes de matière sèche à l’hectare. Il est semé fin octobre. L’apport en matière organique est constitué de fumier. Début avril, la culture fait 10 à 15 cm, ensuite elle pousse très vite. Le méteil est donc un excellent couvert végétal d’hiver. La rotation est simple : maïs-couvert-méteil. Il peut être ensilé en période très sèche comme cette année sans trop avoir souffert. En ensilage, il est donné aux vaches allaitantes et d’engraissement. Il peut aussi être récolté en ensilage grain pour les bêtes. Dans ce cas, le mélange est triticale, pois et avoine, il n’y a pas de vesce. Pour nous, le méteil présente de nombreux avantages et nous le conseillons ».
1 - Un système fourrager sécurisé :
Atouts :
- rendements réguliers et corrects ;
- adaptation à des contextes pédo-climatiques difficiles (sécheresse estivale, terres superficielles) : valorisation de parcelles à faible potentiel ;
- sols libérés tôt.
Limites :
- « concurrence » possible avec les chantiers de foin ;
- semis aléatoires de couverts ultérieurs en fonction des conditions pédo-climatiques.
2 - Un fourrage riche en fibres :
Atouts :
- apport de fibres et de minéraux dans la ration : cela diminue le risque d’acidose ;
- bonne valorisation par des animaux à besoins modérés.
Limites :
- fourrage à faible densité énergétique ;
- manque de maîtrise de la composition du mélange récolté.
3 - Un itinéraire technique simplifié :
Atouts :
- économie en intrants : complémentarité entre espèces, effet barrière, bon pouvoir couvrant, nutrition azotée par les protéagineux ;
- effet positif sur la structure du sol : biomasse racinaire importante et variée.
Limites :
- récolte délicate ;
- courte période d’intervention pour la récolte (environ 1 semaine) ;
- gestion du silo difficile si matière sèche trop élevée (tassement, conservation, avancement).
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