L'Etat, les agriculteurs et les collectivités locales ont donné le coup d'envoi du premier plan préventif de lutte contre les algues vertes en Bretagne, avec la signature vendredi de la convention de réduction des rejets azotés en baie de Lannion (Côtes d'Armor).
|
|
Une réduction de 10 % en cinq ans des entrées d'azote sur 200 exploitations agricoles
« Après avoir mis en place l'aspect curatif, avec le ramassage systématique des algues, qui fonctionne bien, nous attaquons le volet préventif », s'est félicité le préfet de région, Michel Cadot, lors d'une conférence de presse. Signée en juin, la charte de la baie de Lannion vise une réduction de 10 % en cinq ans des entrées d'azote sur les quelque 200 exploitations agricoles du bassin, à 85 % des éleveurs bovins. Le but est de ramener à environ 20 milligrammes par litre d'eau, contre 25 mg/l actuellement, le taux de nitrates dans les eaux, un pas vers l'objectif de 10 mg/l en 2027 fixé localement. « Chaque baie a des particularités propres et les objectifs ainsi que les moyens d'action seront à chaque fois spécifiques », a précisé M. Cadot.
En baie de Lannion, la démarche, basée sur le volontariat et soutenue financièrement, « a emporté l'adhésion de tous les acteurs. Il s'agit d'un travail de conviction plutôt que d'employer la méthode réglementaire, qui est très lourde et déresponsabilise au final les acteurs », a-t-il souligné. En pratique, le plan local prévoit de privilégier la mise à l'herbe des vaches, ce qui implique de porter à 60 %, contre 47 % actuellement, la part des prairies dans le surface agricole utile. La démarche implique également d' « importants aménagements fonciers » pour regrouper autour des fermes, pour le pâturage, des parcelles souvent très dispersées. Le plan prévoit en outre un développement de l'agriculture biologique, une revalorisation des zones humides naturelles et un rétablissement du bocage, autant d'obstacles aux « fuites » de nitrates. « Nous pensons rassembler au moins 80% des exploitants, dont 40 % dès la première année », a indiqué à l'Afp Joël Le Jeune, président de l'agglomération Lannion-Trégor. Le délégué général de l'association écologiste Eau et Rivières de Bretagne, Gilles Huet, également présent, a salué cette démarche, soulignant qu'elle représentait « une étape importante et indispensable ».
Un plan de ramassage et de prévention de 134 millions d'euros sur cinq ans
En 2009, la mort d'un cheval qui avait inhalé du gaz toxique émis par des algues en putréfaction dans la baie de Lannion, avait provoqué une prise de conscience du phénomène, poussant l'Etat à lancer en février 2010 un plan de ramassage et de prévention de 134 millions d'euros sur cinq ans. Après la baie de Lannion, celle de Saint-Brieuc, où 36 sangliers ont péri à cause des algues en juillet, doit devenir, le mois prochain, le deuxième bassin à signer sa charte de territoire. La charte de Concarneau (Finistère) doit suivre d'ici la fin de l'année et les cinq restantes « d'ici février 2012 », selon la préfecture de région. M.Cadot a reconnu que des difficultés subsistaient « dans une ou deux baies ». Quelques 18.000 tonnes d'algues vertes ont été collectées dans la baie de Lannion au 6 septembre, sur 44.715 dans toute la Bretagne, selon les derniers chiffres officiels.

Les anomalies génétiques qui impactent le troupeau laitier français
Le Herd-Book Charolais propose un outil pour prévoir la longévité des vaches
Les élevages bovin viande bio rentables, malgré seulement 0,05 €/kg de plus qu’en conventionnel
« Nous avons investi 1,1 M€ pour avoir une vie normale »
Les députés adoptent une série d'amendements attendus par les agriculteurs
L'Union européenne veut renforcer le soutien aux jeunes agriculteurs
Savencia et Eurial réduisent ensemble leur empreinte carbone
Forte tension sur les engrais azotés : les prix flambent en Europe
Qui sont les gagnants et les perdants de la Pac 2023-2027 ?
Comment inciter les éleveurs à se lancer en bio ?