La méthode de posture permet bel et bien de mesurer le bien-être des porcs

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La méthode de posture permet bel et bien de mesurer le bien-être des porcs

Une nouvelle méthode évaluant le bien-être animal, récemment validée sur le cheval, vient d’être testée par trois instituts de recherche sur le porc. Les résultats sont prometteurs et devraient permettre, à terme, de fournir un nouvel outil aux éleveurs. Car l’échéance 2013 approche à grands pas maintenant pour les truies en groupe. Détails.

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Le bien-être des porcs pourrait être évalué grâce à la
représentation spatiale, formalisée par informatique, de marqueurs
 positionnés sur les porcs. (© Terre-net Média)

De nombreuses études voient aujourd’hui le jour pour fournir des données permettant d’établir le bien-être animal

Outre les prélèvements sanguins qui permettent notamment d’établir la présence de protéines caractéristiques d’un état de stress chez l’animal, les postures sont également utilisées pour décrire l’état émotionnel des animaux. Reste que la plupart des études comportementales réalisées à ce jour donne une note globale ou subjective, « ne permettant pas la description de variations fines », souligne Céline Tallet, scientifique de l’Inra Agrocampus Ouest. Etudier les variations posturales

Plus précisément chez le porc, l’analyse des postures est faite autour de trois positions : assis, couché et débout. « Pourtant, les études réalisées chez le cheval nous permettent de dire qu’il est possible d’étudier les variations posturales fines grâce à la morphométrie géométrique », précisait la chercheure.

Concrètement, cette méthode consiste à décrire des formes en analysant les coordonnées de marqueurs homologues placés le long du corps. Cette méthode a d’ailleurs été validée en 2010 sur le cheval. « Elle permet de discriminer des catégories comportementales (fiabilité) et des états internes différents (sensibilité) », poursuit la scientifique. 

Une étude a donc été lancée pour vérifier la validité de cette méthode chez le porc. « Le premier objectif était de trouver les emplacements des marqueurs homologues ; le second était de comparer deux conditions d’élevage, en isolement ou en groupe », résume-t-elle.

En logette individuelle ou par groupe de 4

L’étude de posture a été faite sur 48 cochettes de race Piétrain x (Large White x Landrace) âgées de 3 mois et élevées sur le site Inra de Saint-Gilles (35). Ces animaux sont scindés en deux groupes à partir de 2,5 mois. Dans le premier, les animaux sont placés en loge individuelle ; dans le second, les cochettes sont groupés par quatre.

« Pour habituer les animaux aux manipulations, nous les avons manipulé et marqué sur le dos pendant deux semaines à l’aide d’un marqueur identique au marqueur utilisé lors des séances d’analyse de la posture. »

En se basant sur les travaux réalisés sur le cheval, les scientifiques ont positionné 7 marqueurs sur chaque animal comme le précise la photo ci-dessous.

Positionnement des marqueurs sur le porc.
Positionnement des marqueurs sur le porc. (© 42e JRP)

Ils ont ensuite fait passer les animaux dans un couleur de 4,20 m de long et 62 cm de large avant de prendre une photo de l’animal, « l’objectif étant d’avoir un animal entier et parfaitement de profil ». Les marqueurs étaient ensuite reportés sur une grille grâce à un logiciel informatique pour obtenir une représentation spatiale caractérisée par des coordonnées, avant analyse de l’image. « Les différences de forme entre les représentations et leur moyenne s’expliquent alors par un ensemble de déformations. Pour chaque type de déformation, un score est attribué à chaque représentation. »

Rajouter un 8e marqueur

« Cette méthode d’analyse de la posture des porcs est donc sensible mais reste à améliorer car nous avons enregistré une perte de 93 % des photos qui n’étaient pas utilisable », résume Céline Tallet, précisant le type d’amélioration envisageable : ajouter un nouveau marqueur (chez le cheval, 8 sont utilisés) et valider la méthode « pour des modulations de l’état interne de plus courte durée. Dans tous les cas, l’utilisation de cette méthode de posture pour mesurer le bien-être des porcs est prometteuse », conclue la chercheure de l’Inra. « Une solution est à envisager pour pouvoir étudier la mobilité du cou, comme l’analyse de la ligne du corps. »

Les résultats en bref

Les marqueurs 1 (sur le museau) et 3 (zone assez plate/creuse située derrière l’oreille) se sont révélés inutilisables. « Le marqueur 1 était peu précis à cause des mouvements des animaux, ce qui pourrait être amélioré par une habituation plus longue au marquage », détaille Céline Tallet, de l'Inra Agrocampus Ouest, en présentant les résultats de cette première année d’étude. Quant au marqueur situé derrière l’oreille, il était parfois caché par les oreilles pendantes de certaines cochettes.

La courbure du dos est la déformation principale et explique 17 % de la variabilité observée. La déformation secondaire explique 13 % de la variabilité. « Elle oppose un étirement du dos entre le marqueur 4 (sur le dessus de l’os de l’épaule) et le marqueur 5 (au niveau de la 3e côte, en partant de l’arrière) », traduisant ainsi une contraction de l’animal.

« Les deux déformations permettent donc une bonne représentation de la variabilité. Une position élevée du cou et de la queue est associée à un niveau d’activité élevé chez le cheval. »

Pour la déformation principale, il n’y a pas d’effet du mode d’élevage. À l’inverse, la déformation secondaire montre que les cochettes élevées seules sont plus contractés que celles élevées en groupes au niveau de la scapula et la 3e côte (P=0,04). « Notre méthode permet donc de révéler des modulations de postures selon des conditions d’élevage. »

 

Pour aller plus loin

Ifip-Institut du porc : www.itp.asso.fr.

 

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