
Face à une offre de paille raréfiée à cause de la sécheresse du printemps, de nombreux éleveurs contraints de réserver la paille à l'affouragement de leurs animaux réfléchissent à la substituer par un autre matériau, pour notamment limiter leurs achats à l'extérieur. Tour d'horizon des alternatives possibles.
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A l’échelle du réseau €colait® de Basse-Normandie en 2010, l’achat de paille à l’extérieur avait concerné près de 60 % des exploitations et représentait une charge moyenne de 6,5 €/1.000 litres de lait.
Face à cette situation, certains éleveurs s’interrogent sur les alternatives possibles pour limiter cet impact économique via l’utilisation d’autres matériaux de litière. Quelles sont les principales caractéristiques de ces matériaux et leurs précautions à l’utilisation ?
Disposer d’une litière sèche
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Dans les faits, il convient de privilégier la mise à disposition d’une litière de qualité aux vaches laitières puis aux génisses de renouvellement et éventuellement réserver aux autres animaux (taurillons, bœufs…) la litière de moindre qualité.
Quels types de litières organiques utiliser ?
Les litières organiques, la paille, les copeaux ou la sciure de bois contiennent peu de bactéries au départ. Cependant, les bactéries du fumier s’y reproduisent rapidement, surtout si la litière est fine comme la sciure ou la paille hachée. Les particules fines peuvent se coller plus facilement aux trayons.
Le type de litière utilisé pourra influencer le type de bactéries qui causera la mammite : la sciure de bois, surtout par temps chaud, contient beaucoup de coliformes, essentiellement de type Klebsiella. La paille, surtout si elle est hachée finement, contient plus de streptocoques d’environnement.
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La Paille
Sa disponibilité et son coût amène à réfléchir à des solutions de substitution mais néanmoins, elle reste le meilleur matelas que l’on puisse utiliser, alliant confort et propreté des vaches.
Les sciures et copeaux de bois
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L’approvisionnement en sciure peut poser de réels problèmes. Hormis des scieries artisanales locales, les fournisseurs sont peu nombreux, essentiellement dans l’Est de la France et en Bretagne.
Les anas de lin
Les anas de lin résultent des processus de teillage du lin dans les linières, essentiellement dans l’Ouest de la France, en Normandie. Selon les fournisseurs d’anas de lin, les principaux avantages sont :
- Fixation de l’humidité supérieure à la paille et aux copeaux de bois;
- Fixation de l’urine donc diminution du développement de l’ammoniac;
- Consommation inférieure à de la paille;
- Réduction du volume du fumier
Les anas de lin apparaissent comme un substituant intéressant à la paille en litière tant pour ses caractéristiques que sa « facilité » d’approvisionnement, induisant un coût plus réduit. Comme pour la sciure ou les copeaux de bois, le coût des anas de lin est surtout composé du transport.
Le sable
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Le compost
Le compost résulte du processus de séparation de phase du lisier permettant son assèchement. La réutilisation de la phase dite « sèche » au niveau du sol des logettes est fréquemment d’usage dans des climats secs. En climat tempéré ou plus humide, les risques de contaminations microbiennes sont plus élevés et limitent donc son intérêt. Par ailleurs, ce procédé nécessite d’investir dans un séparateur de phase adapté au volume de lisier à traiter et implique également d’être en capacité d’assurer son stockage à l’abri.
En synthèse
Quel que soit le type de matériau retenu, l’objectif est d’être, autant que possible, en mesure de le conserver dans de bonnes conditions. Attention également aux conséquences de l’utilisation de tel ou tel type de litière dans la gestion des effluents et plus particulièrement en système lisier : abrasivité du sable, risques possibles de formation de « bouchons » au niveau de la fosse ou de la tonne à lisier (anas de lin…), des risques sanitaires (compost…), etc.
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