19 pays et l’Union européenne se sont entendus pour produire plus (2ème partie)

19 pays et l’Union européenne se sont entendus pour produire plus (2ème partie)

Le jeudi 23 juin 2011 à Paris, c'était un jour de « bonheur », selon Bruno Le Maire. Les ministres de l’Agriculture des vingt puissances économiques les plus riches de la planète ont adopté à l’unanimité le plan d’action sur la volatilité des prix alimentaires et sur l’agriculture. Il a été préparé et négocié pendant huit mois par le ministre français de l’agriculture dans le cadre de la présidence française du G20.


(© Terre-net Média)

Pour mieux vous rendre compte de la portée du document, nous publions en 6 parties l’intégralité du document avec ses six annexes.

Voici la deuxième partie - Production et productivité agricoles (paragraphes 12 à 25)

12. Nous reconnaissons l’importance d’une augmentation significative de la production et de la productivité agricoles, en tenant compte de la diversité des conditions de par le monde et de la nécessité d’une utilisation durable des ressources naturelles, afin de relever le défi d'une demande croissante. Pour nourrir une population mondiale qui devrait dépasser 9 milliards en 2050, la production agricole devra, selon les estimations, augmenter de 70 % d’ici là, et plus spécifiquement de presque 100 % dans les pays en développement. Comme l'indique le Plan d'action pluriannuel pour le développement, ceci nécessite un ensemble équilibré de mesures pour augmenter la résilience, la production, la productivité et l’utilisation efficiente des ressources, en particulier dans les pays les moins développés et pour les petites exploitations familiales. Cela passe aussi par des avancées notables pour réduire les pertes avant et après récolte et le gaspillage alimentaire tout au long des filières.
 
13.

Pour retrouver  l’intégralité du plan d’action, cliquer sur : Plan d’action

Nous nous engageons à mettre en oeuvre une large palette d'actions pour stimuler la croissance agricole. Parmi toutes ces actions, nous accorderons une attention toute particulière aux petits exploitants agricoles, notamment les femmes et les jeunes agriculteurs, singulièrement dans les pays en développement. Nous rappelons l’importance du renforcement de la résilience des sociétés, de l'amélioration des capacités d'approvisionnement alimentaire, pour se préparer et faire face à l'impact du changement climatique et aux éventuelles catastrophes naturelles, telles que les sécheresses et les inondations, les tremblements de terre et les tsunamis. A cet égard, toutes les mesures devront prendre en compte les contraintes spécifiques des agriculteurs. Il convient également d’accorder une attention particulière à l’amélioration de la qualité et de la diversité de la production agricole et à l’élaboration d’une politique agricole prenant en compte la nutrition dans toutes les régions du monde, afin de garantir l’accès à une alimentation de bonne qualité nutritionnelle.
 
14. Nous sommes d'accord pour renforcer la recherche et l’innovation agricoles et pour soutenir une recherche agricole pour le développement axée sur des résultats, via nos systèmes nationaux de recherche agricole, le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI) et le Forum mondial pour la recherche agricole (GFAR). Nous saluons la « feuille de route de Montpellier » issue de la première Conférence mondiale sur la recherche agricole pour le développement de 2010
(GCARD). Nous insistons également sur la nécessité d'améliorer le transfert des résultats de la recherche et des technologies aux agriculteurs afin de s'assurer que les activités de recherche répondent à leurs besoins et à leurs préoccupations et les impliquent dans ce processus. Nous favoriserons les transferts de technologie, le partage de connaissances et le renforcement de capacités grâce à des coopérations nord-sud, sud-sud et triangulaires. Nous favoriserons l'innovation dans la sélection variétale, y compris en renforçant les mécanismes juridiques agréés au niveau international concernant les variétés végétales.
 
15. Nous apportons notre soutien à la première conférence du G20 sur la recherche agricole pour le développement, impliquant nos centres de recherche agricole, qui se tiendra à Montpellier les 12 et 13 septembre 2011 et le séminaire du G20 sur la productivité agricole qui aura lieu en octobre 2011. Nous saluons le travail mené par la FAO et les pays du G20 intéressés pour établir une plate-forme de renforcement des capacités pour l'agriculture tropicale dans les pays en développement.
 
16. Nous sommes d'accord sur l'importance d’impliquer les centres de recherche internationaux, les pays du G20 et les autres organismes concernés dans les initiatives de recherche et développement agricole, existantes ou nouvelles. Nous soulignons l’importance de la recherche et développement pour la productivité agricole, y compris pour les cultures orphelines et les cultures les plus adaptées aux climats et aux contraintes des pays en développement, comme les légumineuses, en faisant le
meilleur usage de toutes les ressources génétiques végétales disponibles pour l’alimentation et l’agriculture. Nous décidons de lancer, comme première étape, une « Initiative internationale de recherche pour l'amélioration du blé » (IRIWI10) afin de coordonner nos efforts de recherche sur cette culture essentielle pour la sécurité alimentaire. Cette initiative, qui porte sur le blé tendre et le blé dur, est complémentaire des efforts de recherche en cours, notamment des programmes de recherche du GCRAI, afin d'éviter tout doublon. Les objectifs, les principes, les modalités et le calendrier de cette initiative sont détaillés dans l’annexe 1.
 
17. Nous reconnaissons l’importance du riz pour la sécurité alimentaire, en tant que principale culture consommée en Asie et de plus en plus en Afrique. Nous insistons sur l’importance de renforcer la recherche et développement sur le riz et la diffusion de ses résultats et des techniques culturales pertinentes pour accélérer la production et les gains de productivité dans les pays producteurs de riz, notamment en Asie et en Afrique, grâce notamment au GCRAI, l'Institut International de Recherche sur le Riz (IRRI11)au Partenariat mondial pour la science rizicole et à la Coalition pour le développement du riz africain.
 
18. Nous nous engageons à créer un environnement propice à l’augmentation des investissements publics et privés dans l’agriculture. Nous insistons tout particulièrement sur le besoin de soutenir les partenariats public-privé, dans le cadre d’une approche filière, pour les services (tels que l'accès aux services bancaires, les services de formation et de conseil agricoles), pour les infrastructures et le matériel de production (comme l'irrigation), pour la transformation agroalimentaire et l'accès aux
marchés (entre autres le transport, le stockage, la communication) et pour la réduction des pertes avant et après récolte. Nous nous engageons à soutenir le renforcement des capacités dans les pays en développement dans ces domaines et demandons aux organisations internationales de nous y aider. Nous encourageons également les 10 International Research Initiative for Wheat Improvement
11 International Rice Research Institute efforts pour la mise en place de cadres d'investissement appropriés y compris à travers l’amélioration des lois et réglementations.
 
19. Nous encourageons les pays, les organisations internationales et le secteur privé à augmenter les investissements dans l’agriculture des pays en développement et dans les activités intimement liées aux gains de productivité agricole, la sécurité alimentaire et la création de revenus dans les zones rurales, telles que les institutions agricoles, les services de conseil, les coopératives, la recherche, les routes, les ports, la chaîne du froid, l'énergie, le stockage, les systèmes d’irrigation, les technologies de l’information et de la communication, l'atténuation et l’adaptation au changement climatique. Nous les encourageons également à renforcer les partenariats public-privé dans ce domaine
et notamment à améliorer la coopération entre les acteurs des marchés et des filières ainsi qu'à favoriser les approvisionnements auprès des petits exploitants. Selon les Principes de Rome, ces investissements doivent entrer dans le cadre des plans d’investissement élaborés par les pays eux-mêmes. A cet égard, nous saluons la contribution du Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire (GAFSP12) et du Fonds africain pour l’agriculture. Nous encourageons le GAFSP à continuer de soutenir les stratégies nationales pour l'agriculture et à renforcer encore davantage son engagement avec le secteur privé, les autres partenaires du développement et la société civile. Nous saluons également la mise en oeuvre des stratégies de réduction de la pauvreté et tout particulièrement le travail mené dans le cadre du Programme détaillé de développement de l'agriculture africaine (CAADP13).
 
20. En ce qui concerne les investissements, le renforcement de capacités, la gestion et l'atténuation des risques, l'engagement avec le secteur privé pour l’agriculture, la sécurité alimentaire et la nutrition dans les pays en développement, nous saluons l’intention des Banques de développement multilatérales et régionales de développer leurs interventions. Nous encourageons l’intensification des échanges avec le groupe de travail sur le développement et la réunion conjointe des Ministres des finances et du développement du G20 en septembre 2011. Nous encourageons les efforts de coordination des Banques de développement, y compris dans le cadre de leur groupe de travail conjoint sur la sécurité alimentaire et l'eau, pour établir un Plan d'action sur la sécurité alimentaire et l'eau d'ici novembre 2011.
 
21. Nous favoriserons la diversification durable des cultures et les systèmes agricoles qui contribuent à des externalités positives et à une utilisation durable des ressources naturelles, notamment du foncier, de l’eau et de la biodiversité. Nous insistons sur le besoin d’un approvisionnement durable en eau. Nous notons les préoccupations exprimées par les pays dont les ressources en eau sont rares ou insuffisantes et c'est pourquoi nous invitons les organisations internationales à produire un rapport sur la manière dont l’eau et ses enjeux pourraient être traités en 2012.
 
22. Nous encourageons les travaux menés de façon cohérente par les organisations internationales sur les « Lignes directrices volontaires sur la gouvernance responsable de la tenure des terres, pêches et forêts » et les « Principes pour des investissements agricoles responsables » (PRAI). Nous réaffirmons l’engagement des dirigeants du G20, dans le plan d’action pluriannuel de Séoul pour le développement, de soutenir les PRAI et nous appuyons les consultations approfondies en cours sur ces principes lancées dans le cadre du Comité sur la sécurité alimentaire mondiale (CSA). Nous saluons le travail des organisations internationales pour tester sur le terrain et rendre opérationnels les PRAI via des projets pilotes qui nourriront le processus de consultation du CSA. Nous souhaitons que le secteur privé participe au développement des projets pilotes en lien avec les PRAI.
 
23. Nous rappelons le triple défi de l’agriculture : atteindre les objectifs de sécurité alimentaire ; s’adapter au changement climatique ; réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’agriculture. Ceci passe par l’amélioration de l’efficacité, de la productivité et la capacité d’adaptation des systèmes agricoles de manière durable. Nous soulignons le besoin d’investir davantage et d’augmenter la coopération en matière de recherche et développement pour l'adaptation au changement climatique, notamment pour les petits exploitants, et en matière de technologies d'atténuation, ainsi que d'aider les pays en développement à améliorer leur capacité à affronter le changement climatique dans l’agriculture.
 
24. Nous soutenons les travaux de la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC). Nous prenons bonne note de l’Alliance mondiale pour la recherche sur les gaz à effet de serre en agriculture.
 
25. Nous insistons sur l’importance, en matière de santé publique, animale et végétale, de renforcer les réseaux internationaux et régionaux, l'établissement de normes internationales tenant compte des différences nationales et régionales, les systèmes d’information, de surveillance et de traçabilité, la bonne gouvernance et les services officiels, car ils permettent de détecter précocement et de réagir rapidement aux menaces biologiques, facilitent les flux commerciaux et contribuent à la sécurité alimentaire mondiale. Nous encourageons les organisations internationales, notamment la FAO, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), la Commission du Codex Alimentarius (CODEX), la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) et l’OMC à poursuivre leurs efforts de coopération.
 

Pour retrouver  l’intégralité du plan d’action, cliquer sur : Plan d’action

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Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
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Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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