
Le coût du travail est mis en avant par les professionnels agricoles français pour expliquer la perte de compétitivité des exploitations nationales dans un marché mondialisé. Mais saviez-vous que le travail était également un élément structurant de l’évolution des élevages porcins ?
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Dans le détail pourtant, et d’après les données de Gte-Tableau de bord et d’enquêtes en élevages, ce temps de travail moyen par truie est en diminution. Mais en y regardant de plus près, on constate toutefois que la dispersion autour de la moyenne reste très importante, avec un facteur de variation de 1 à 3.
Cette donnée montre que les marges de progrès existent donc bel et bien pour améliorer la productivité du travail en France.
Le travail un critère de production oublié
« En 2009, le temps annuel passé par truie a un coefficient de variation de 40 % contre 11 % pour le nombre annuel de porcs produits par truie et 6 % pour l’indice de consommation global ou la vitesse de croissance », expliquait ce propos Christine Roguet (Ifip-Institut du porc), à l’occasion des dernières Journées de la recherche porcine à Paris.
Le temps de travail en France Chez les naisseurs-engraisseurs, la taille moyenne des 265 élevages avec truies, situés à 70 % en Bretagne, est de 225 truies présentes. |
« On relève également que les écarts de productivité du travail sont aussi importants entre pays, offrant un avantage concurrentiel aux plus efficaces, d’autant que la relation entre le temps passé et les performances zootechniques est très faible », précisait la spécialiste de l’Ifip.
L’institut a donc voulu investiguer en lançant une étude visant d’une part, à situer l’efficacité du travail dans les élevages de porcs français par rapport à leurs principaux concurrents européens ; d’autre part, à en comprendre les écarts.
L’analyse a été faites sur différentes données : celle du temps de travail des élevages suivis en Gte, auxquelles se sont ajoutées les données du groupe d’experts internationaux Interpig, auquel participe l’Ifip, et des enquêtes menées auprès d’un large échantillon d’élevages en France renseignant sur « des données détaillées sur le temps de travail et leur analyse approfondie ».
Un retard sur l’investissement en France
Comparaison européenne Grâce au travail mené par le groupe d’experts Interpig, il est désormais possible de comparer les performances technico-économiques des élevages porcins des pays membres : |
En France, la bonne nouvelle est que « les meilleurs élevages français atteignent ces niveaux » ; mais la mauvaise est que « l’écart entre pays se creuse surtout avec le retard de modernisation et d’investissement en France ».
Pour compenser cela, expliquait Christine Roguet, les éleveurs français ont fortement optimisé leurs coûts du travail « par les économies d’échelle, l’automatisation et la robotisation, la rationalisation et la spécialisation des tâches ». Mais la spécialiste craint que cela ne « [conduise] à détériorer les conditions de travail, au risque de voir les éleveurs se détourner de ce métier ».
Pour aller plus loin Ifip-Institut du porc : www.itp.asso.fr. |
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