
L’existence d’anomalies congénitales chez le porc est une préoccupation importante en production porcine en raison du mal-être des animaux et des pertes économiques qu’elles entraînent. Deux programmes de recherche ouvrent aujourd’hui de nouvelles pistes : ils viennent en effet d’identifier un signal fort d’association entre le caractère intersexué et des marqueurs d’une petite région du chromosome 12. Une première étape en attendant des outils utilisables en élevage d’aide à la sélection.
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Les anomalies les plus fréquentes sont les hernies scrotales et inguinales, la cryptorchidie et l’intersexualité ; dans une moindre mesure les atrophies ou dissymétries testiculaires… bref, un mal-être pour les animaux avec parfois des rétentions urinaires et des tremblements également rencontrés dans les élevages (à différents étages de la pyramide de production).
Au final, la perte économique due à ces défauts est estimée à plusieurs millions d’euros par an. « L’impact de ces défauts sur le bien-être des animaux n’est également pas à sous-estimer, certaines de ces anomalies causant une mortalité accrue des porcelets, d’autres nécessitant l’euthanasie des animaux », précisait Juliette Riquet (Inra), lors de son intervention pendant les Jrp, en février 2011 à Paris.
Les chercheurs ont bien identifié des facteurs alimentaires et environnementaux à ces anomalies. Mais des causes génétiques ont également été mises en évidence pour les principales anomalies. « Plusieurs études ont déjà été réalisées sur le sujet pour estimer les paramètres génétiques dans différentes races porcines. »
Deux programmes de recherche
L’évolution de la génétique et des outils moléculaires mis en place permettent aujourd’hui de réaliser aujourd’hui une analyse systématique « de l’ensemble du génome et de mettre en évidence les régions chromosomiques portant des gènes responsables de ces défauts ou de leur apparition en interaction avec l’environnement » détaillait Juliette Riquet.Ces outils permettent en particulier d’identifier plus facilement des gènes et les mutations causales, « bien qu’à ce jour, aucune mutation n’a pu être identifiée par des chercheurs » poursuivait la spécialiste de l’Inra.
Ce qu’il faut retenirLes résultats obtenus à partir d’animaux atteints d’intersexualité issus de la base de données Anoporc sont prometteurs. |
À la suite de cette décision, deux programmes de recherche ont été mis en place en partenariat entre l’Inra et Bioporc : Anoporc et SwAn.
Anoporc contient notamment une banque de données phénotypiques et moléculaires, tandis que SwAn utilise cette collection pour la recherche des gènes responsables de l’apparition de ces anomalies.
Ainsi, grâce à ces deux outils, la filière porcine s’est aujourd’hui donnée les moyens de « développer un outil moléculaire permettant la contre sélection de ces défauts dans les populations porcines françaises ».
Signal fort d’association
De 2006 à 2009, les travaux se sont focalisés sur la description des principales anomalies en vue de la rédaction de fiches destinées aux professionnels. « Notre objectif était de réaliser au fur et mesure du temps une collection de données phénotypiques et d’échantillons biologiques exploitables en génétique moléculaire, à savoir la collection Anoporc. »
Depuis 2009, la collection ainsi établie est utilisée pour identifier les régions du génome contenant les gènes responsables des anomalies (ou de leur apparition) les plus fréquentes. « Il s’agit du développement du programme SwAn » qui livre aujourd’hui ses premières informations.
La principale information de l’analyse moléculaire de la collection Anoporc est que les scientifiques ont identifié « un signal fort d’association entre le caractère intersexué et des marqueurs d’une petite région du chromosome 12 », concluait Juliette Riquet.
Pour aller plus loinIfip-Institut du porc : www.ifip.asso.fr. |
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