
Constatant des stocks fourragers de plus en plus bas dans un grand nombre d’exploitations d’élevage, Eric Pottier, directeur du Ciirpo (Centre interrégional d’information et de recherche en production ovine), délivre sept conseils pour gérer au mieux les surfaces fourragères. Des conseils relayés par l’Institut de l’élevage.
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- Ne pas gaspiller l'herbe
Pour l'expert, le conseil n’est pas inutile. Il s’agit de « valoriser toute l’herbe en adaptant le chargement à la hauteur d’herbe disponible sur la parcelle » avec, pour objectif, un pâturage homogène, sans refus. Le conseil s’applique surtout à ceux qui doivent faire pâturer une parcelle initialement destinée à la fauche et qui présente des hauteurs d’herbe élevées.
Adopter des pratiques de pâturages performantes
- Attention à ne pas dégrader les prairies
« En situation de manque d’herbe le réflexe est souvent de tirer au maximum sur celles-ci pour retarder au maximum l’affouragement des animaux. » Mais, selon l’expert, une trop grande sollicitation de la prairie compromet la repousse, « ce qui pénalise encore un peu plus la situation de manque. Il convient par ailleurs de maintenir un pâturage tournant ».
- Faucher rapidement
« En fauchant dès maintenant, non seulement les stocks seront de meilleure qualité mais surtout les prairies, moins épuisées par la montée en grains, vont réagir beaucoup plus vite à la pluie lorsqu’elle reviendra. » Eric Pottier conseille « de ne pas faucher trop bas, même si l’on est tenté de le faire pour augmenter le rendement ». Au regard des rendements, le coût au kilo de matière sèche récolté va logiquement augmenter, mais l’intérêt doit être évalué à plus long terme, en intégrant les possibilités de compensation par le pâturage après la récolte.
- Fertiliser de façon raisonnée pour renforcer la résistance des prairies au déficit hydrique
« L’apport d’une fertilisation minérale azotée sur les bonnes prairies (dactyles, fétuques voire prairies permanentes) moins sensibles à la chaleur que les ray-grass peut être réalisé tout de suite après la fauche, si les sols ne sont pas trop desséchés. » Le tout en espérant qu’une pluie vienne rapidement valoriser l’azote minéral apporté.
Ne pas se précipiter, mais anticiper
- Reconstituer des stocks en mettant en place des cultures complémentaires
C’est un impératif dans la majorité des exploitations. Mais cet impératif ne doit pas être envisagé dans la précipitation. « Il est judicieux de faire un état des lieux du disponible en distinguant d’une part la quantité de fourrage nécessaire en moyenne sur plusieurs saisons et d’autre part les stocks dits de sécurité, que l’on situe classiquement à 20 – 30 % des besoins globaux du troupeau. »
Si les réserves sont déjà épuisées, « il faut aussi réfléchir sur les conduites de cet hiver qui pourraient permettre de réduire les besoins en stocks » (lire l’encadré ci-dessous).
- Allonger la période de pâturage cet automne et au printemps suivant
« Le choix de solutions culturales de substitution ou de complément doit être réfléchi en prenant en compte les conséquences sur le reste de l’année voire sur 2012. » |
- Se méfier des fausses bonnes idées
Parmi les fausses bonnes idées avancée par Eric Pottier, « le retournement des prairies plus ou moins âgées pour y faire un maïs ou un sorgho grain voir sucrier. » Il reconnaît que les éleveurs peuvent espérer un rendement de l’ordre de 8 à 12 t/ha de MS sous réserve que l’été ne soit pas trop sec. Mais selon lui, « la seule possibilité, après cette culture, sera d’implanter une céréale et ce sera autant de surfaces en moins à pâturer cet automne et cet hiver. »
L’expert indique par ailleurs que « l’ensilage de maïs, pauvre en matière azotée totale, requiert une complémentation quelle que soit la quantité distribuée contrairement au foin ou à l’enrubannage, moins énergétiques mais beaucoup mieux équilibrés. » Dans tous les cas, cette solution ne peut intéresser que les exploitations sur lesquelles ces productions existent déjà ainsi que l’équipement de distribution.
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