
La détection des chaleurs résulte de la combinaison entre l’expression des comportements par les vaches et les facultés et/ou les possibilités de l’éleveur à repérer cette expression. Pour aider ce dernier, de nouveaux outils sont aujourd’hui développés ou en cours de développement.
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Aujourd'hui, les chaleurs des vaches laitières sont à la fois plus discrètes et plus courtes qu’auparavant. De plus, en race Holstein, les nombreuses anomalies de cyclicité réduisent le nombre d’ovulations et donc de chaleurs potentielles. Ceci complique encore la perception des cycles ovariens par l’éleveur. Ce dernier doit en effet tenir compte de l’animal, du troupeau et de son environnement (lire ici).
La prise en compte de l’ensemble de ces facteurs doit permettre d’améliorer le conseil en élevage. C’est pourquoi aujourd’hui, une nouvelle génération d’aides à la détection se développe, « le rapport coût-avantages restant à évaluer selon les objectifs du système de production », note toutefois Catherine Disenhaus (Inra / AgroCampusOuest).
L’automatisation s’invite dans la danse
Ces outils doivent bien évidemment aider et ne visent en aucune façon le remplacement de la pierre angulaire de la conduite de reproduction de l’élevage : l’éleveur. Des outils sont déjà largement utilisés dans les élevages : planning, détecteurs de chevauchements et podomètres, ces derniers permettant de percevoir une augmentation de l’activité générale d’un animal (déplacement, changement d’allure plus fréquents), à condition d’avoir étalonné l’activité de chaque vache. Plus récemment, de nouvelles technologies ont été développées ou sont en cours de développement. Elles s’appuient sur deux principes :
- Soit sur la détection des activités et mouvements des vaches ;
- Soit sur des mesures automatisées lors de la traite.
L’activité, enregistrée puis analysée
La première technologie travaillée s’appuie sur le fait qu’une vache en chaleur aura tendance à être plus active. Ces podomètres « nouvelle génération » combinent plusieurs choses et peuvent être doublés d’activimètres enregistrant les mouvements de la tête, de l’encolure.
![]() Résumé des avantages/limites/intérêt des principales aides à la détection Cliquez sur le tableau pour l'agrandir. (© Institut de l'élevage) |
Ces outils combinent à la fois des données enregistrées en continu propose à l’activité de chaque vache (déplacement, temps couché, temps debout, mouvements de la tête, de l’encolure…) et un traitement des informations ainsi compilées. Ce traitement informatique permet alors de comparer automatiquement l’activité de la vache (ou du troupeau) à un instant « t » par rapport aux jours précédents. En cas de changement, une alerte est transmise à l’éleveur. Le capteur peut être posé aux membres ou en collier sur la vache.
« Les premières études, réalisées en Israël, aux Etats-Unis, en Allemagne et en France donnent une sensibilité très variable, de 60 à 100 % », rapporte Catherine Disenhaus. À noter toutefois que ces études ont été réalisées en bâtiment et très majoritairement dans des grands troupeaux à haute productivité laitière (> 10.000 kg/VL). Les podomètres enregistrant également le temps couché permettraient la détection en étable entravée. À ce jour, en France, une centaine d’élevages utilisent ces dispositifs.
Un certain nombre de questions restent posées : « comment ces dispositifs gèrent-ils la transition entre stabulation et pâturage ? Comment se comportent-ils dans un troupeau à haute incidence de boiteries, à haute incidence d’anomalies de cyclicité, à très faible expression animale ?... », s'interroge la scientifique.
Suivre la progestérone pour prédire le jour d’ovulation
La seconde famille, la technologie s’attarde davantage sur les molécules spécifiques émises par la vache lors de son entrée en ovulation. Ces mesures sont automatisées lors de la traite : quantité de lait, conductivité du lait et progestérone dans le lait.
La progestérone fournit une information précieuse : en effet, la chute du taux de progestérone traduit une ovulation à venir. « Ce dosage de la progestérone en ligne et en temps réel permettrait de prédire le jour de l’ovulation et non des chaleurs. À notre connaissance, ce dispositif n’est pas encore distribué en France », précise Catherine Disenhaus. Conçu au Danemark, dans les troupeaux pilotes où cet outil est utilisé, un suivi vétérinaire est réalisé avec définition des conduites à tenir en cas d’alerte.
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