
Les consommateurs européens attribuent une importance considérable au respect du bien-être des animaux d’élevage. De fait, la qualité d’un aliment d’origine animale est désormais évaluée non seulement au travers de ses qualités intrinsèques et de sa sécurité mais aussi au travers de la perception de l’état de bien-être des animaux.
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Pour avancer sur le sujet, l’Union européenne a décidé de subventionner un projet européen intitulé « Welfare Quality » (encadré) qui regroupe différents partenaires appartenant à 39 organismes de 13 pays européens.
Welfare QualityWelfare Quality est un projet co-subventionné par l’Union Européenne (14,4 M€). Son objectif est d’intégrer le bien-être animal dans les filières de production des aliments de façon claire et transparente. « Sur la base de méthodes scientifiques, notre but est de répondre aux attentes de la société, du secteur industriel et des gouvernements, en mettant au point des systèmes fiables et réalistes d’appréciation du bien-être des animaux en ferme et d’information auprès des utilisateurs, et des solutions pratiques permettant d’améliorer le bien-être » soulignent les coordinateurs du projet.Les partenaires du projet appartiennent à 39 organismes de 13 pays européens. Ils représentent un large éventail de compétence en biologie, sciences animales et sciences sociales. Welfare Quality a démarré le 1er mai 2004 pour une durée de 5 ans. |
Un système de mesure des troubles respiratoires
Dans ce cadre européen, une étude a été menée dans le but de disposer d’un système de mesure des troubles respiratoires, notamment chez les veaux de boucherie très sensibles à ces affections.
« L’objectif de cette étude était d’établir la relation entre les signes cliniques de troubles respiratoires observés en élevage et les lésions pulmonaires observées à l’abattoir chez les veaux de boucherie afin de déterminer quelle(s) observation(s) devraient être intégrée(s) dans le système de monitoring du bien-être des veaux de boucherie », détaillait Hélène Leruste, enseignant-chercheur Groupe Isa-Lille, lors de la présentation du poster au cours des rencontres 3R en décembre 2010.
Le groupe est l’un des trois partenaires impliqués dans cette étude, avec le département de science animal de l’Université de Padoue (Italie) et l’université de Wageningen (Pays-Bas).
Dans le détail, 174 ateliers d’engraissement de veaux de boucherie en France, aux Pays-Bas et en Italie entre mai 2007 et mars 2009 ont été passés au crible. « 174 lots ont été visités à trois reprises : à 3 et 13 semaines après l’arrivée des veaux dans l’atelier et 2 semaines avant l’abattage », résumait Hélène Leruste (encadré).
Une bonne surveillance en ferme
L’analyse des résultats indique que la fréquence de troubles respiratoires est finalement assez faible « puisque les niveaux observés pour les 3 signes cliniques ne dépassent pas les 6,8%, quelque soit la date de la visite ».
MéthodologiePour chaque lot, un échantillon de maximum 300 veaux a été observé par des vétérinaires et la proportion de veaux présentant chacun des trois signes cliniques indiquant des troubles respiratoires (respiration anormale, jetage et toux) a été comptabilisée.À l’abattage des lots, un échantillon de 100 poumons a été observé post-mortem. Chaque poumon a reçu un score de pneumonie basé sur une échelle de 4 points allant d’un poumon normal (score 0) à des lésions sévères (score 3). L’absence ou la présence de pleurésie a également été notée. |
« À l’inverse, lors de l’abattage, plus de la moitié des poumons présentent des lésions, dont 7,7 % de sévères lésions », relevait Hélène Leruste évoquant ainsi l’hypothèse « qu’une majorité des animaux ont probablement rencontré au moins un problème respiratoire lors de leur engraissement ».
L’apparent faible lien entre les signes cliniques de troubles en élevage et les lésions pulmonaires à l’abattoir s’expliquent sans doute par la méthode d’observation en ferme : « les éleveurs surveillent en général l’état des troupeaux de façon collective et ponctuelle » et peuvent ainsi ne pas identifier des troubles respiratoires non exprimé « lors des visites en ferme ».
Conserver une double évaluation
Les premières permettent « un suivi régulier des animaux » et facilitent « la mise en place d’actions correctives si un lot présente un état sanitaire détérioré ».
Les secondes « permettent de faire le point sur le lot abattu ». Elles fixent également « le niveau d’exposition aux troubles respiratoires » et constituent un bon indicateur « d’efficacité de la lutte », base « actions correctives à plus long terme dans l’élevage » concluait Hélène Leruste.
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