La problématique environnementale occupe une place de plus en plus importante dans les politiques et les pratiques agricoles. Les nouvelles demandes de la société vis-à-vis de l’agriculture concernent la qualité des produits, de l’environnement et du cadre de vie. Le paysage s’intègre donc à ses nouvelles attentes.
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La notion d’intégration dépassée
Ainsi, de nouvelles thématiques expérimentales liées à l’intégration des bâtiments agricoles dans le paysage ont ainsi vu le jour. « De nouveaux outils ont été élaborés pour aider au dialogue entre les intervenants et améliorer l’architecture des bâtiments agricoles », poursuivait le spécialiste de la question à l’Institut de l’élevage.
Le projet « Apport »Le projet « Agriculture et paysage, des outils pour des projets de développement durable des territoires », nommé projet ‘Apport’ (Agriculture, paysage, projet, outils, réseau, territoire) a été monté en réponse à l’appel à projets d’innovation et de partenariat 2006. Il a commencé en janvier 2007 et s’est achevé en 2009.Ce projet prend la suite d’un précédent dossier intitulé « Impact des pratiques agricoles et des bâtiments d’exploitation sur le paysage – Quels enjeux, quelles évolutions et quels outils de progrès pour l’agriculture en lien avec des nouvelles demandes sociales ? », conduit avec l’Association de coordination des techniques agricoles (Acta). Pour aller plus loin, cliquez ici. |
Concrètement, ce projet se décline en deux phases distinctes : l’architecture des bâtiments par filière et les spécificités régionales au sein d’une même filière.
Une différenciation forte par filière
La première phase porte sur une approche par filières, en s’intéressant à quelques régions choisies pour leurs spécificités et leur différenciation de profils agricoles : élevages porcins et avicoles en Bretagne, bovins allaitants et laitiers dans les Mont du Beaujolais et du Lyonnais, ovins allaitants et caprins laitiers dans les Alpes du Sud. « Les résultats de cette première phase de l’étude ont permis de montrer une différenciation forte entre des exploitations appartenant à des filières de productions différentes » poursuivait Jean-Yves Blanchin. De fait, chaque filière développerait ainsi un style de bâtiment propre, répondant avant tout à une logique de production.
Variations interrégionales
La seconde phase de travail s’intéresse aux différences des bâtiments existant à l’intérieur d’une même filière d’élevage. « La filière bovin laitier a servi de test pour cette phase. » Différentes exploitations laitières ont été étudiées dans quelques régions : Savoie, Bretagne, Loiret et dans le Rhône. « Si les bâtiments semblent d’abord reconnaissables pour leur appartenance à une filière, cette seconde phase a permis de souligner l’existence de variations plus ou moins fortes entre régions pour une même production et d’une même génération ». Les résultats de la seconde phase sur les différenciations des bâtiments agricoles à l’intérieur d’une même filière d’élevage posent la question d’une régionalisation des bâtiments modernes. « Un bâtiment laitier est souvent différent dans le Rhône ou en Savoie, alors que ces mêmes bâtiments laitiers pour une même génération sont très proches entre eux à l’intérieur des monts du Lyonnais ».
L’étape suivante est la construction d’un outil informatique interactif basé sur cette première collecte d’informations. « Cet outil aidera le dialogue entre concepteurs et agriculteurs lors de l’élaboration d’un projet de construction », poursuivait Jean-Yves Blanchin. Concrètement, les incidences en termes d’équipement, de bâtiment et d’exploitation des parcelles seront mesurées en préalable à l’élaboration de projets concernant les filières bovine, caprine, ovine, avicole et porcine. « Des ressources et des outils aideront à l’établissement de véritables programmes architecturaux en cohérence avec le cahier des charges techniques » concluait-il.
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Pour aller plus loin
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