Un nouvel outil architectural pour les bâtiments agricoles

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Un nouvel outil architectural pour les bâtiments agricoles

La problématique environnementale occupe une place de plus en plus importante dans les politiques et les pratiques agricoles. Les nouvelles demandes de la société vis-à-vis de l’agriculture concernent la qualité des produits, de l’environnement et du cadre de vie. Le paysage s’intègre donc à ses nouvelles attentes.


Un bâtiment laitier est souvent différent dans le Rhône ou en
Savoie, alors que ces mêmes bâtiments laitiers pour une même
génération sont très proches entre eux à l’intérieur des monts
du Lyonnais. (© Terre-net Média)

Depuis quelques années, la prise en compte de préoccupations paysagères dans la conception des constructions agricoles s’est renforcée. « L’urbanisation galopante et l’augmentation des structures ont eu pour effet d’induire une augmentation des volumes des bâtiments d’élevage » précisait Jean-Yves Blanchin (Institut de l’élevage) en décembre dernier. L’Institut de l’élevage s’est mobilisé avec d’autres partenaires sur ce nouvel enjeu. Ensemble, ils ont mis sur pied un groupe de travail « Bâtiment et paysage », piloté par l’Institut qui intervient dans la ligne droite du « Plan bâtiment Grenelle » : ce dernier doit permettre la mise en œuvre des engagements du Grenelle de l’Environnement dans tous les secteurs de la construction.

La notion d’intégration dépassée

Ainsi, de nouvelles thématiques expérimentales liées à l’intégration des bâtiments agricoles dans le paysage ont ainsi vu le jour. « De nouveaux outils ont été élaborés pour aider au dialogue entre les intervenants et améliorer l’architecture des bâtiments agricoles », poursuivait le spécialiste de la question à l’Institut de l’élevage.

Le projet « Apport »

Le projet « Agriculture et paysage, des outils pour des projets de développement durable des territoires », nommé projet ‘Apport’ (Agriculture, paysage, projet, outils, réseau, territoire) a été monté en réponse à l’appel à projets d’innovation et de partenariat 2006. Il a commencé en janvier 2007 et s’est achevé en 2009.
Ce projet prend la suite d’un précédent dossier intitulé « Impact des pratiques agricoles et des bâtiments d’exploitation sur le paysage – Quels enjeux, quelles évolutions et quels outils de progrès pour l’agriculture en lien avec des nouvelles demandes sociales ? », conduit avec l’Association de coordination des techniques agricoles (Acta).

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Mais avec les années, les travaux ont peu à peu dépassé la simple notion d’intégration dans les paysages et proposent désormais des approches pour répondre à la fois, à l’évolution des exploitations, mais aussi aux attentes des populations en termes de cadre de vie. Une des déclinaisons de ces travaux est le projet ‘Apport-Agriculture et paysage’ (encadré ci-contre).

Concrètement, ce projet se décline en deux phases distinctes : l’architecture des bâtiments par filière et les spécificités régionales au sein d’une même filière.

Une différenciation forte par filière

La première phase porte sur une approche par filières, en s’intéressant à quelques régions choisies pour leurs spécificités et leur différenciation de profils agricoles : élevages porcins et avicoles en Bretagne, bovins allaitants et laitiers dans les Mont du Beaujolais et du Lyonnais, ovins allaitants et caprins laitiers dans les Alpes du Sud. « Les résultats de cette première phase de l’étude ont permis de montrer une différenciation forte entre des exploitations appartenant à des filières de productions différentes » poursuivait Jean-Yves Blanchin. De fait, chaque filière développerait ainsi un style de bâtiment propre, répondant avant tout à une logique de production.

Variations interrégionales

La seconde phase de travail s’intéresse aux différences des bâtiments existant à l’intérieur d’une même filière d’élevage. « La filière bovin laitier a servi de test pour cette phase. » Différentes exploitations laitières ont été étudiées dans quelques régions : Savoie, Bretagne, Loiret et dans le Rhône. « Si les bâtiments semblent d’abord reconnaissables pour leur appartenance à une filière, cette seconde phase a permis de souligner l’existence de variations plus ou moins fortes entre régions pour une même production et d’une même génération ». Les résultats de la seconde phase sur les différenciations des bâtiments agricoles à l’intérieur d’une même filière d’élevage posent la question d’une régionalisation des bâtiments modernes. « Un bâtiment laitier est souvent différent dans le Rhône ou en Savoie, alors que ces mêmes bâtiments laitiers pour une même génération sont très proches entre eux à l’intérieur des monts du Lyonnais ».

L’étape suivante est la construction d’un outil informatique interactif basé sur cette première collecte d’informations. « Cet outil aidera le dialogue entre concepteurs et agriculteurs lors de l’élaboration d’un projet de construction », poursuivait Jean-Yves Blanchin. Concrètement, les incidences en termes d’équipement, de bâtiment et d’exploitation des parcelles seront mesurées en préalable à l’élaboration de projets concernant les filières bovine, caprine, ovine, avicole et porcine. « Des ressources et des outils aideront à l’établissement de véritables programmes architecturaux en cohérence avec le cahier des charges techniques » concluait-il.

Pour aller plus loin

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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