
Le développement de la production de bioéthanol à partir de céréales va de pair avec l’apparition de coproduits, à commencer par les drèches de blé, potentiellement intéressante en alimentation animale. Mais le sont-elles réellement ? Eléments de réponse avec Evialis et l’Institut LaSalle de Beauvais qui ont enquêté en 2007 et 2008.
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Parmi les voies empruntées, il faut bien entendu compter avec la production de bioéthanol réalisée à partir de céréales. Mais ce bioéthanol génère des coproduits dont la part va aller croissante, proportionnellement à la production de bioéthanol.
Maximiser le taux de drèches incorporé
« Le développement de la production de bioéthanol à partir de céréales, et en particulier du blé en France, laisse entrevoir une arrivée sur le marché des matières premières d’un de ses coproduits : la drèche », souligne dernier Christine Gérard, d'Evialis.
La drèche est un alimentation potentiellement intéressant dans la formulation des aliments composés, notamment ceux destinés aux ruminants. Evialis, en partenariat avec l’Institut LaSalle à Beauvais, a donc cherché à quantifier l’impact d’un aliment complémentaire formulé « en maximisant le taux de drèches incorporé ».
L’étude (lire l'encadré ci-dessous), réalisée en 2007 et 2008, mettait en comparaison l’effet de la distribution d’un aliment complémentaire à base de drèches incorporé et un aliment classique formulé selon les valeurs tables Inra des matières premières, l’ingestion et les paramètres de production laitière.
Baisse de production
Sur la base des analyses réalisées, il s’avère que la quantité de concentrés est significativement plus faible avec la ration à base de drèches (5,3 kg/VL/j vs. 4,9) : logiquement donc, la quantité de lait produite par ces animaux était en dessous de celle produite par les animaux alimentés avec l’aliment témoin, avec 29,2 kg/VL/j produit pour le lot témoin contre 28,3 kg/VL/j produit pour le lot « drèches ».
« Par contre, le TB était identique, à l’inverse du TP et du taux d’urée, inférieur dans le lot nourri avec les drèches », poursuit Christine Gérard.
Une consommation de concentré plus faible
La méthodologie employée Un essai a été mis en place sur deux lots de 23 vaches en lactation, pendant trois semaines, recevant chacun une ration différenciée à base d’ensilage de maïs complémentée avec un aliment unique minéralisée, formulé à 0,87 UF, 237 g Pdin et 168 g Pdie/kg brut contenant une source protéique différenciée :
« Les deux lots de vaches ont reçu alternativement ces deux aliments grâce à un robot avec des quantités identiques pour chaque lot », précisait Christine Gérard (Evialis). Des mesures ont été faites : quantité de lait produite, TB, TP taux d’urée, fréquence de traite, quantité d’aliments concentrées ingérée. À noter enfin qu’au cours de l’essai, 4 fabrications d’aliments à base de drèches ont été faites. « Les analyses biochimiques ont montré une variabilité importante des valeurs de digestibilité de ces drèches à l’origine d’écarts notables de valorisation Ufl et Pdi. » |
Autre source d’explication : la baisse du TP peut également être la résultante d’une teneur en Lysine digestible plus faible dans l’aliment à base de drèche par rapport à l’aliment témoin, « et donc largement en deçà des recommandations ».
En conclusion, cet essai laisse entendre que l’apport de quantités importantes de drèches de blé (1,6 kg/VL/j environ) via le concentré réduit l’appétence de la ration totale. Les animaux auront ainsi tendance à moins en consommer, déclenchant en cascade des baisses quantitatives et qualitatives de la production laitière.
« Enfin, compte tenu de la variabilité des valeurs nutritionnelles des drèches observées, prendre en compte une valeur nutritionnelle fixe pour cette matière première est pour le moins délicat, voire risqué », concluait Christine Gérard.
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