Dans une immense étable à Brehan (56) des robots poussent le fourrage jusque sous le museau des vaches, les brossent et les traient à volonté : en pariant sur l'automatisation, certains agriculteurs espèrent gagner en confort de travail et en compétitivité.
![]() Une étable 100 % robotisée. (© DR) |
Les quatre robots de traite installés dans l'exploitation reconnaissent chacune des 180 vaches grâce à une puce dans leur collier, puis détectent leurs pis « pour s'y brancher et démarrer la traite », explique Hervé Celard, directeur de communication du fabricant des robots, Lely, lors d'une journée portes ouvertes organisée vendredi. Reliés à un ordinateur - et au téléphone portable de l'éleveur en cas de problème - les robots communiquent une multitude d'indicateurs sur la lactation, la rumination, l'état de santé des bêtes, aidant ainsi l'éleveur à prendre ses décisions. « Ils ciblent l'attention sur les vaches qui ont une baisse de forme », précise Vanessa Ropert. « Loin de s'éloigner des bêtes, on va voir en priorité celles qui en ont le plus besoin », souligne-t-elle.
« C'est une belle vitrine pour l'élevage »
Deux autres robots, programmés par l'éleveur sur une télécommande, raclent les déjections des animaux (les évacuant sous le caillebotis de l'étable) et repoussent le fourrage tout près des animaux, économisant à l'exploitant quelques dizaine de minutes de travail. « On les consacre à la surveillance et aux soins des animaux », précise Vanessa Ropert-Le Bihan. « On enlève la pénibilité du travail, on produit plus, on améliore sa vie sociale et le suivi de la vache », résume cette mère d'un garçon de 18 mois. « Fini les épaules cassées », renchérit son père Paul Ropert, qui a investi 1,45 million d'euros dans cette installation. « On s'est lancé avec un prix d'équilibre de 320 euros la tonne de lait », explique-t-il, en confiant cependant qu'avec la récente baisse des prix du lait, « c'est délicat ».
Le coût de ces petits bijoux de technologie - 120.000 à 150.000 euros pièce le robot-trayeur (chacun pouvant traire 60 à 65 vaches) - refroidit en effet les ardeurs des nombreux curieux qui se pressent pour visiter l'exploitation. « C'est beau, mais complètement démesuré, ma banque ne suivrait jamais », estime Fabrice Havard, 35 ans, producteur de lait dans le Morbihan. « C'est une belle vitrine pour l'élevage », renchérit Michel Chevalier, producteur laitier et éleveur de porcs à Trévégat-Caro, qui préfèrerait néanmoins un « investissement moins onéreux en pariant plus sur l'humain ». « Je préfère voir mes vaches dehors. Avec le robot, les vaches sont tout le temps dans le bâtiment car il faut l'exploiter au maximum », regrette Jean-Pierre Paulic, producteur à Baud.
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