 La première puissance économique européenne ambitionne aussi d'être la première puisance agricole. Jean Michel Lebret est directeur de CerBretagne France. (© Terre-net Média) |
C’est à travers l’exposé de sa longue carrière d’agriculteur, qu’Eberhard Schultze a montré, lors d’une conférence organisée au Space 2010 de Rennes par le Cer France Bretagne, quelle a été l’évolution de l’agriculture allemande depuis une quarantaine d’années. Et le tournant qu’a représenté l’unification des deux Allemagnes après la chute du mur de Berlin en 1989. Les 17,6 millions d’hectares supplémentaires sous exploités faute d’intrants et d’investissements pendant la période soviétique, ont constitué une opportunité que l’Allemagne a su saisir.
La privatisation et la modernisation des fermes collectives a augmenté considérablement le potentiel de production et de commercialisation de la première puissance européenne. La production laitière tend vers les 9.000 litres par animal contre 3.800 litres en 1990.
Les 4.650 exploitations collectives ont été scindées en 25.852 entités de 232 ha en moyenne. Elles sont entre autres conduites par des Allemands de l’Ouest venus s’installer à l’Est ou par des Néerlandais. Elles n’emploient que 100.000 actifs contre 840.000 vingt ans auparavant dans l’ex-Rda.
La stratégie de s’orienter vers une production très standardisée
vise d’abord à coller au modèle de consommation allemand
A l’Est, les exploitations restent de grande dimension. Par comparaison, sur l’ensemble du territoire fédéral, on dénombre 349.000 exploitations de 48,7 ha en moyenne.
« L’Allemagne a entrepris de développer sa production pour être autosuffisante sur des produits alimentaires et agricoles standards avec une volonté d’anticiper la réglementation européenne sur les techniques d’élevage employées et le bien être animal», explique qu’Eberhard Schultze.
La stratégie de s’orienter vers une production très standardisée vise d’abord à coller au modèle de consommation allemand. Les dépenses par ménage sont deux fois moins élevées qu’en France. Enfin, autre élément de la stratégie Outre-Rhin, la mise en avant de l’origine allemande des produits, très prisée par les consommateurs.
En période de crise, le modèle agroalimentaire allemand semble d’autant plus judicieux qu’il répond à des préoccupations croissantes des consommateurs confrontés à des baisses de pouvoir d’achat. D’où le succès de ses produits à l’export.
Par ailleurs, l’Allemagne, qui assoit sa relance économique sur l’exportation, est d’autant plus compétitive qu’elle a étendu ses règles sociales distorsives à l’industrie de la transformation, pourvoyeuse d’emplois peu qualifiés. Entre 2003 et 2008, les importations d’animaux vifs ont été multipliées par 2,5 et les exportations par 2,3.
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