
L'Europe en a pratiquement fini avec la maladie de la vache folle qui l'a traumatisée pendant des années et changé durablement les comportements, a estimé vendredi la Commission européenne en proposant de mettre fin à des mesures phares comme l'abattage des troupeaux.
![]() L'Europe en a-t'elle terminé avec l'Esb ? (© Terre-net Média) |
Le traumatisme généré par la maladie du prion et ses autres variantes transmissibles (tremblante du mouton, maladie de Creutzfeldt-Jakob) est à l'origine de l'application à l'extrême du principe de précaution en matière de santé animale et humaine lors des crises sanitaires qui ont suivi en Europe (fièvre aphteuse, grippe aviaire, grippe H1N1...). Pour la vache folle, les mesures de précaution introduites en 1997 ont porté leurs fruits, a affirmé M. Dalli.
Fin de l'abattage et consommation des troupeaux touchés
Il y a un an, la Commission, suite à l'amélioration du contrôle de la chaîne alimentaire, avait déjà décidé d'assouplir les règles sur l'étiquetage des aliments pour animaux. Elle propose désormais aux Etats de l'UE d'aller plus loin. L'une des pistes envisagées est de mettre fin à « l'abattage systématique » des animaux menacés lorsqu'un cas d'Esb est décelé. Jusqu'ici, quand une bête est contrôlée positif, toute la « cohorte », c'est à dire tous les animaux du même troupeau nés dans les 12 mois précédant ou suivant sa naissance et qui ont pu consommer les mêmes aliments contaminés que lui, devaient être abattus. Des millions de bovins ont ainsi été éliminés.
Bruxelles suggère à présent d'autoriser à la consommation humaine les animaux des troupeaux touchés, « pourvu qu'ils aient été testés négatif avant d'entrer dans la chaîne alimentaire ». La Commission propose aussi de lever l'interdiction du recours à certaines farines animales pour l'alimentation des non ruminants comme les porcs, les volailles ou le poisson.
Des propositions qui devront être traduites en mesures concrètes
Bruxelles n'entend toutefois pas renoncer à l'interdiction, décrétée à l'occasion de la crise, de donner des protéines animales à des ruminants censés se nourrir d'herbe, ou à celle de nourrir un animal avec des protéines issues de sa propre espèce. Un porc pourrait ainsi à l'avenir à nouveau manger des farines de volaille, mais plus des farines de porc comme c'était possible avant la crise de l'Esb. Bruxelles propose aussi de « mieux cibler » le système de surveillance par l'augmentation graduelle des limites d'âge pour les tests ou le recours à diverses méthodes de tests.
La Commission envisage enfin d'aligner la liste européenne des organes à risque (cervelle, moelle épinière...) systématiquement retirés de la vente sur celle de l'Organisation mondiale de la Santé animale (Oie), moins restrictive notamment à propos des intestins.
La principale organisation d'agriculteurs européenne, le Copa-Cogeca, s'est réjoui vendredi de ces propositions, en particulier concernant les farines animales et les tests. Il est désormais « urgent » que ces propositions soit traduites en mesures concrètes, a estimé le secrétaire général de la Copa-Cogeca, Pekka Pesonen.
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