
A quelques jours de l'augmentation du prix de base du lait pour le troisième trimestre, la Fnil remet en cause l’accord du 3 juin 2009 en souhaitant aligner ce prix sur le prix allemand.
De quoi parle t-on et vers quoi se dirige t-on? Une hausse de 10 % en moyenne sur l’année si on se réfère au prix de base en Allemagne ? (Pour rappel, en début de semaine : Les industriels font état d'augmentation des prix pour juillet) Ou une hausse, pour le troisième trimestre, de 10 % par rapport au prix de base des grilles renégociées à la fin de l’année ?
L’enjeu est important et porte pour cet été sur une différence de prix de près de 20 euros par tonne, selon la Fnpl.
![]() Le prix de base du lait toujours pas établi pour l'été!. (© Terre-net Média) |
La Fédération nationale des industries laitières (Fnil) souhaiterait en effet réévaluer le prix du lait par rapport au prix allemand, certes en hausse, mais désaisonnalisé. La tonne de lait avoisinerait ainsi les 308-310 euros pour cet été ! Cette décision ne laisserait donc aucune place à la négociation.
« Prétextant faussement un problème de compétitivité avec l’Allemagne, ces entreprises ont repris leurs vieilles habitudes de vouloir, sans arrêt, grappiller des euros et fixer unilatéralement le prix du lait aux producteurs », déplore ainsi la Fnpl dans un communiqué du 24 juin.
Le problème de méthode repose sur le nouvel accord
La section spécialisée de la Fnsea souhaite pour sa part que l’accord du 3 juin 2009 serve de référence. Il prévoit que le prix varierait en fonction des grilles renégociées à la fin de l’année dernière ce qui porterait le prix de base, compte tenu des marchés mondiaux, à 330 euros la tonne. Soit plus de 55 euros de plus que celui de l’été 2009 référencé par FranceAgriMer.
Le problème de méthode repose en fait sur le nouvel accord, une fois encore, mal interprété du printemps dernier, qui conduit à prendre en compte les prix pratiqués en Allemagne pour fixer le prix du lait payé aux éleveurs français afin de limiter les distorsions entre les deux pays mais pas à le prendre comme prix de référence! Ce que souhaitent dorénavant les industriels et ce qui conduirait à refuser de prendre en compte l’ensemble des critères habituellement retenus lors des négociations trimestrielles (la désaisonnalité par exemple).
Pour rappel, le 30 mars dernier, il avait en fait été convenu entre les producteurs et les collecteurs que « trois nouveaux indices apparaîtront pour déterminer le prix du lait au troisième trimestre, indices qui prendront en compte la compétitivité et les coûts de production. »
Point de vue de la Confédération paysanneA l’opposé des contrats précaires inscrits dans le projet de Loi de modernisation agricole, une régulation publique des volumes est plus que jamais nécessaire. La contractualisation, sans encadrement des pouvoirs publics, ne pourra que conforter l’instabilité des prix payés aux paysans et de leur revenu. |
Au-delà de cette question de grille et de méthode, la Fnpl se lève aussi ce 24 juin contre l’interprétation de la Lma en cours de débat faite par la Fnil.
« Accepter une contractualisation qui se réduirait, selon les dires de la Fnil interprétés par la Fnpl, à une négociation entre les éleveurs et l’entreprise collectrice, annoncerait le retour au temps du seigneur ». « Les agriculteurs se verraient en effet proposer un contrat et un prix. Livrés à eux-mêmes, ils choisiraient de le signer ou pas. Dans cette hypothèse, ce serait la porte ouverte vers l’intégration ».
« La Fnpl voit mal comment pourrait, après le vote de la Loi, s’engager alors la mise en application de la contractualisation. C’est peut-être ce que cherchent certaines entreprises», s'interroge t-elle?
« La Fédération en appelle donc à la responsabilité de chacun au moment où se tiennent les réunions régionales destinées à déterminer le prix de base du lait pour les mois à venir… » Très attachée à ses fondamentaux, la contractualisation entre éleveurs et collecteurs n’est équitable pas et n’a de sens que si elle repose sur un accord de base négocié au niveau national (prix, volume).
Retrouvez les palmarès des concours bovins du Space 2025
Dans le Cotentin, « nous vivons avec 30 vaches et 30 hectares chacun »
270 000 vaches dans le désert algérien, est-ce vraiment possible ? Un agronome décrypte
Madison sacrée grande championne Holstein sur le ring du Space 2025
Logiciel, lactosérum, pailleuse… 4 inventions d’éleveurs primées au Space
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La FNSEA appelle à « une grande journée d'action » le 26 septembre
Face à une perte de compétitivité inédite, accompagner davantage les agriculteurs
Comment préparer une vache à la césarienne
Le Grand Ouest met la main à la poche pour la recapitalisation bovine