
Des dizaines de producteurs laitiers du Cantal, de l'Aveyron et du Lot, ont eu l'audace de miser il y a trois ans sur l'énergie photovoltaïque, ce qui leur permet aujourd'hui de compenser les pertes liées à la chute du prix du lait.
![]() Se diversifier en produisant de l'énergie photovoltaïque. (© Terre-net Média) |
Sous le soleil printanier, les 330 m2 de toiture de la ferme de Labroussette captent les rayons du soleil. « J'ai dû faire un prêt pour combler le déficit de l'exercice 2009. Le photovoltaïque, c'est mieux que les produits bancaires toxiques qu'on vend aux Etats-Unis », ironise cet éleveur. Egalement maire de la commune, il a équipé l'atelier municipal de panneaux solaires.
Les trois fermes et le bâtiment communal génèrent 403 Mwh, soit l'électricité consommée par les 345 habitants de ce petit village. Le plongeon dans l'univers du photovoltaïque, ces agriculteurs laitiers le doivent à Philippe Valat, un repenti de Lactalis. En 1994, il les a fédérés au sein d'un Groupement d'intérêt économique (Gie), et en 2007, sentant la crise venir, il les a persuadés d'investir dans l'énergie solaire. Les 78 exploitations agricoles sont désormais le 2e producteur national d'énergie solaire sur toit de France.
Des projets appréciés par le ministère de l'Ecologie
Le ministère de l'Ecologie salue ces projets qui vont « vers l'autonomie énergétique ». La demande des agriculteurs est tellement forte que la production d'électricité solaire photovoltaïque a augmenté de 600 % en deux ans, contre 80 % pour l'éolien. « Le photovoltaïque est parti à toute vitesse grâce au tarif de rachat très rentable. C'est un bon complément de revenus pour les agriculteurs et une dépense énergétique de moins », observe un conseiller du ministère.
Les producteurs « ont perdu 30 % sur le prix du lait depuis 2007 et ils ont augmenté leurs revenus de 30 % avec le photovoltaïque. Ca fait un 13e mois, environ 10.000 euros net par an en moyenne », avance Christian Valat, directeur du Gie. « La difficulté rend les gens intelligents », plaisante un autre éleveur, Patrick Clamagirand, 49 ans, des yeux bleus qui percent un visage rougi par le soleil.
« Le secteur agricole c'est là qu'il y a le plus de toits exploitables, plus que sur les bâtiments industriels », selon Stéphane Aubert, le responsable des ventes de la société française Photowatt, 15 % de parts de marché en France. Pour le matériel, ils ont opté pour du « 100 % français », afin de ne pas avoir de souci avec le service après-vente. L'installation est garantie 25 ans, alors que le prix d'achat par Edf (60c par kw/h) l'est pour 20 ans.
« Une sécurité pour soutenir la production laitière »
Patrick Clamagirand a conçu sa nouvelle étable pour qu'elle ait un rendement optimal : exposition plein sud et inclinaison du toit de 30 %. Pour lui, le photovoltaïque est « une sécurité pour soutenir la production laitière ». « C'est quand même malheureux de devoir en venir là pour s'en sortir », peste ce père de 4 enfants qui héberge aussi deux handicapés.
Le virage du photovoltaïque négocié, Christian Valat souhaite désormais convaincre les membres du Gie d'investir dans un barrage hydroélectrique, pour pouvoir se réjouir quand le soleil manque.
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