
L’Ifip-Institut du Porc a mis en place deux essais visant à évaluer l’influence du type de féveroles, à fleurs blanches (sans tanins) ou à fleurs colorées (avec tanins), et du taux d’incorporation dans les aliments de post-sevrage et d’engraissement. Des essais concluant puisqu’ils prouvent que l’incorporation à des taux élevés en possible. Détails.
![]() « L’incorporation de féverole à taux élevé dans l’alimentation des porcs ne modifie par le poids vif à l’abattage et le poids de carcasse. Mais le rendement de carcasse des porcs femelles est supérieur à celui des mâles castrés. » (© Terre-net Média) |
« Les deux lots de féveroles utilisés présentent une bonne teneur en protéines et en lysine, égale ou supérieure à celle des tables, ainsi que des valeurs satisfaisantes en amidon et cellulose » rapportait Éric Royer en présentant la synthèse de ces essais le 2 février dernier à Paris, à l’occasion des 42e JRP.
Pas de différences en post-sevrage
De 8 à 30 kg, les porcelets ont une CMJ (825 g/j en moyenne), un GMQ (542 g/j) et un IC (1,52 kg/kg) de post sevrage similaires.
En post-sevrage, les consommations d’aliment mesurées sur 42 jours de post sevrage ne sont pas influencées par le taux ou le type de féverole incorporée. Les écarts de vitesse de croissance sont très faibles. Aussi, les indices de consommation moyens ne sont pas significativement différents entre les cinq régimes utilisés.
Une distinction mâle/femelle
Dans un essai d’engraissement 150 porcs sont alimentés à l’aide de féveroles contenant des taux plus élevés (20 et 35%) sont testés en croissance puis finition avec les mêmes féveroles (Témoin, B20, B35, C20, C35). Les aliments (iso-énergétiques, iso-acides aminés) sont distribués selon l’appétit jusqu’à un plafond de 3 kg/j.
À l’engraissement, l’interaction entre sexe et traitement étant significative pour la consommation journalière en finition, les résultats sont distingués entre mâles et femelles. Pendant la période de croissance, les différents régimes n’influencent pas la consommation journalière d’aliment puisqu’aucune différence n’est relevée dans la vitesse de croissance et l’efficacité alimentaire entre les 5 régimes.
Vitesses de croissance proches
Pendant la période de finition, le plafond de 3 kg d’aliment est atteint par les mâles après dix jours de distribution de l’aliment finition et les quantités proposées sont ensuite bien consommées. Aussi, les consommations journalières des mâles ne diffèrent pas entre régimes et les vitesses de croissance sont proches les unes des autres.
On note par contre une distinction chez les femelles : elles n’atteignent en effet pas toutes le plafond appliqué. La consommation des femelles recevant le régime B20 est significativement supérieure à celle du régime B35, les régimes témoin, C20 et C35 étant intermédiaires.
Cette hiérarchie dans les vitesses de croissance se reflète par ailleurs entre les consommations. Les croissances moyennes des femelles alimentées avec les régimes témoin et C35 sont supérieures à celle du régime C20, les écarts n’étant pas significatifs pour les régimes B20 et B35.
Pas d’influence du taux d’incorporation sauf pour…
L’efficacité alimentaire est identique entre les régimes, chez les mâles comme chez les femelles.
Par ailleurs, les résultats moyens pour chaque type de féverole (B ou C) ne diffèrent pas entre eux, ni avec le régime témoin. Le taux d’incorporation de féveroles dans les régimes (témoin vs 20%, témoin vs 35%, 20% vs 35%) n’a pas d’influence sur la consommation et la croissance, à l’exception des femelles recevant 20% de féveroles (B20 et C20) dont le GMQ moyen diffère de celui du témoin.
Plus de muscle chez les femelles
Les caractéristiques de carcasse ont été calculées pour 146 porcs abattus au poids moyen de 114,1 kg. Le poids vif à l’abattage et le poids de carcasse ne diffèrent pas entre régimes, ni entre sexes.
Mais le rendement de carcasse des porcs femelles est supérieur à celui des mâles castrés (77,3 vs 76,7). Les femelles ont également de moindres épaisseurs de gras g1 (18,1 vs 19,3) et g2 (16,1 vs 17,2) ainsi qu’une plus grande épaisseur de muscle m2 (59,0 vs 56,6).
Il en résulte une teneur en muscle (TMP) significativement plus élevée chez les femelles (58,8 vs 57,6). Par contre, aucune différence significative n’apparaît entre les régimes, qu’il s’agisse du rendement, de la TMP, ou des épaisseurs de gras et de muscle.
Pour aller plus loin : www.itp.asso.fr.
Retrouvez les palmarès des concours bovins du Space 2025
Dans le Cotentin, « nous vivons avec 30 vaches et 30 hectares chacun »
270 000 vaches dans le désert algérien, est-ce vraiment possible ? Un agronome décrypte
Madison sacrée grande championne Holstein sur le ring du Space 2025
Logiciel, lactosérum, pailleuse… 4 inventions d’éleveurs primées au Space
La FNSEA appelle à « une grande journée d'action » le 26 septembre
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
Face à une perte de compétitivité inédite, accompagner davantage les agriculteurs
Comment préparer une vache à la césarienne
Le Grand Ouest met la main à la poche pour la recapitalisation bovine