Exit le modèle de sélection ‘lactation’. Bonjour au nouveau modèle de contrôles élémentaires. Une révolution est en cours dans les élevages laitiers français qui vont pouvoir disposer d’ici quelques mois d’un nouvel outil de sélection. Objectif : permettre une décision de sélection bien plus rapide.
Valorisation partielle
 « Dans un premier temps, les mâles et femelles des races Prim’Holstein, Montbéliarde et Normande seront évalués avec le nouveau modèle. » (© Terre-net Média) |
Depuis plus de cent ans, des performances laitières sont mesurées afin de sélectionner des vaches laitières répondant aux besoins de production de la filière laitière en termes de quantité et de qualité. Environ 2,5 millions de vaches sont actuellement contrôlées mensuellement par les organismes de contrôle laitier, soit 66 % des vaches laitières françaises contribuant à 86 % du lait produit.
Les données collectées sont valorisées à travers deux applications : par le contrôleur laitier pour fournir un appui technique à l'éleveur lui permettant d'optimiser sa conduite de troupeau ; pour les évaluations génétiques afin de sélectionner les meilleurs animaux comme reproducteurs.
Jusqu'à présent, les évaluations génétiques sont basées sur les productions totales (ou moyennes dans le cas des taux) estimées sur la durée de la lactation (305 jours) à partir de la méthode Fleischmann (interpolation de la production entre deux dates de contrôles). Cette méthode d'évaluation génétique n'utilise pas directement les données collectées par le contrôle laitier mais seulement une variable résumant l'information disponible.
Mieux visualiser les changements
Avec le nouveau modèle, il sera désormais possible de prendre en compte la plupart des effets du modèle (génétique, effets fixes dépendants de l’âge au vêlage, d’une éventuelle gestation…) car ces derniers sont modélisés sous forme de courbes : « ainsi, l’impact de ces différents effets sur le caractère évalué varie suivant le stade de lactation et la modélisation permet justement de bien visualiser ces évolutions », expliquait le 3 décembre dernier Hélène Leclerc, de l’Institut de l’élevage.
La grande innovation de ce modèle est de permettre une décision de sélection bien plus rapide, mais son inconvénient majeur reste la gestion et le traitement des informations composées de millions de données. « Il est donc nécessaire de trouver un compromis entre la complexité de la modélisation des effets et le nombre de paramètres à estimer. »
Performances journalières
C’est pourquoi les paramètres génétiques ont été estimés en deux étapes qui ont permis de synthétiser l’information sous forme de quatre variables : deux variables représentant le niveau de production moyen et la persistance moyenne sur l’ensemble des lactations, et deux variables caractérisant la variation des deux variables précédentes entre la première et les 2e et 3e lactations.
Par exemple, « les TB et TP seront désormais recalculés à partir des matières correspondantes et non plus en analyse directe comme c’était le cas avec le modèle ‘lactation’. L’évaluation génétique sera réalisée à partir des performances journalières où le stade de lactation est inférieur ou égal à 335, et collectées au cours des lactations une à trois de vaches nées depuis le 1er janvier 1988 ».
De nouveaux caractères de sélection
En outre, ce changement de sélection ouvre une nouvelle possibilité : l’utilisation d’un modèle d’évaluation basé sur les contrôles élémentaires permet désormais de sélectionner sur de nouveaux caractères. « En effet, il devient possible d’envisager une sélection sur la persistance de la production laitière, un caractère intéressant pour les éleveurs que ce soit pour des raisons économiques dues au fonctionnement de l’exploitation agricole ou pour des raisons physiologiques liées au stress des vaches productrices en début de lactation. »
Dans un premier temps, les mâles et femelles des races Prim’Holstein, Montbéliarde et Normande seront évalués avec le nouveau modèle.
Pour aller plus loin : www.inst-elevage.asso.fr.
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