Une normandisation au cœur de la Mayenne

Une normandisation au cœur de la Mayenne

Eleveur à Chamizé (Sud Mayenne), Jean-Baptiste Prod’homme a témoigné de son changement de race au sein de son troupeau laitier lors de l’Assemblée générale de l’Organisme de Sélection Normandes à Changé (53), le 26 janvier. Il explique les raisons et les bénéfices de ce choix stratégique.


Jean-Baptiste Prod'homme a réalisé
un processus de normandisation à partir
d'un troupeau à 50% Prim Holstein.(© DR)

« Rentabiliser l’atelier lait au maximum ». C’est l’objectif du Gaec de la Châtaigneraie. « Il fallait qu’on choisisse une race pour bien valoriser nos productions donc nous avons décidé de passer en 100 % Normandes en 2006 », résume Jean-Baptiste Prod’homme dont le troupeau initial était à 50 % en Prim Holstein et à 50 % en Normandes.

Avec l’aide de Bruno Gautier, inséminateur chez Amélis, l’éleveur a d’abord acheté une quinzaine de femelles normandes (vaches et génisses amouillantes). Pour accélérer le changement de race, il a ensuite posé deux embryons sur ses Prim Holstein. Puis les réformes ont été vendues progressivement et remplacées par des Normandes. La phase de transition sur l’exploitation n’a duré que 4 ans grâce à un rachat, en 2007, d’un troupeau normand de 20 vaches, avec une productivité moyenne à 6.000 litres.   

Les impacts observés sur le cheptel

Aujourd’hui, l’éleveur constate un certain nombre de changements dans son troupeau et à plusieurs niveaux.

Résultats techniques

 

Effet troupeau (par rapport à la moyenne de l’UPRA Normandes)

Lait

+ 991 litres

TB

-2,2

TP

+0,2

 

 

Janvier 2010

Janvier 2009

Moyenne laiterie sur les 12 derniers mois

Lait Brut

7.150 kg

6.796 kg

TB

41

40,5

42,5

TP

35

34,4

35,6

Lait à 7%

7.757 kg

7.271 kg

 

 Source : Contrôle Laitier

Repères

Gaec de la Châtaigneraie
3 Uth conduites par Jean-Baptiste et ses deux parents
Sau : 115 hectares dont 60 hectares de céréales (blé, colza et avoine), 40 ha de maïs (dont 10 ha en maïs grains) et 20 ha d’herbe.
Cheptel : 70 vaches laitières (65 normandes et 5 Prim Holstein)
Quota : 500.000 litres
Atelier secondaire : 1200 m² en poulets de chair (industriel)

Ces résultats ont été obtenus « en poussant davantage le cheptel », avec une augmentation des apports azotés via l’alimentation, en se fixant comme objectif un taux d’urée minimum à 250. Ce changement de race a permis de gagner entre 30 et 40 € supplémentaires par 1.000 litres de lait grâce à l’obtention de meilleurs taux (TP de 37 et TB de 46). Le Gaec a fixé ses objectifs de production à 8.500 kg de lait brut et à 8.900 kg de lait par vache en standard (prise en compte des taux).

« Des vaches calmes et gentiment têtues »

Selon Jean-Baptiste, la race normande est « plus facile à conduire, plus costaud et plus résistante vis-à-vis des problèmes métaboliques que les races purement laitières comme la Prim Holstein. Les Normandes sont, en plus, de belles vaches, calmes, mais gentiment têtues aussi ! (rires) ».

Donc si c’était à refaire, Jean-Baptiste se lancerait de nouveau dans l’aventure ! Peut être aurait-il en revanche normandisé son troupeau dès son installation afin de limiter les investissements, dus au temps de mise en route du processus, et les dépenses engendrées par la conduite de deux races en même temps.

 L’avis du technicien

Stéphane Lécrivain, technicien spécialisé en bovins lait normands chez Amélis, réalise le suivi génétique des normandes du Gaec. « Sur l’exploitation de Jean-Baptiste Prod’Homme, les critères de sélection sont essentiellement basés sur le lait, les mamelles et le TP, précise-t-il. Et le potentiel génétique de la race va permettre sur le moyen terme de produire des mères à taureaux sur l’exploitation. »

Le Gaec a diminué l’âge au 1e vêlage à 30 mois, en vue de gagner du temps sur la conduite des génisses. En ce qui concerne la reproduction, la fertilité en normandes atteint 68 % de réussite en Iap. La politique de réforme de l’exploitation est basée sur un cycle court (avec un taux de réforme fixé à 32 %), par conséquent, le critère « longévité » lié aux races mixtes ne peut être mis en avant ici.

 

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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