
La Vendée, terre traditionnellement réputée pour l'élevage de volailles, s'est discrètement hissée ces dernières années dans le peloton de tête des producteurs de foie gras français.
Avec huit millions de canards gras produits par an, selon les chiffres du conseil général de Vendée, le département talonne les Landes et joue des coudes avec le Gers et les Pyrénées-Atlantiques. La production annuelle de la Vendée a progressé de 250 tonnes en 1991 à 1.700 tonnes à la fin des années 1990, selon les chiffres de la chambre d'agriculture de la Vendée. Aujourd'hui la production est estimée par les professionnels à environ 4.000 tonnes, soit un cinquième de la production nationale annuelle.
A la demande des clients
L'évolution s'est faite naturellement car "la Vendée était avant tout une terre d'élevage", rappelle Roland Tonarelli, directeur général de la société Soulard. Cette entreprise familiale créée en 1936 et à l'origine réputée pour son canard de barbarie a commencé à produire du foie gras en 1995 à la demande des clients. Aujourd'hui, elle exporte à l'étranger plus de la moitié de sa production de 600 tonnes. Le tout sans bénéficier du label européen Igp (Indication géographie protégée), que les producteurs du Sud-Ouest ont obtenu en 2000. "On a volontairement maintenu une petite production pour rester dans la qualité et faire de la gastronomie", explique M. Tonarelli.
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Euralis Gastronomie : autant de foie gras en Vendée que dans le Sud-ouest
Aujourd'hui, la filière foie gras compte en Vendée "770 éleveurs gaveurs et 1.800 salariés regroupés dans trois entreprises assurant l'abattage et la découpe", selon le site du conseil général de la Vendée. Le leader mondial du foie gras, Euralis Gastronomie, (filiale d'Euralis dont le siège est dans les Pyrénées-Atlantiques), a notamment choisi le département pour développer les activités de Rougié Bizac International (Rbi), racheté en 2002, et y produit désormais autant de foie gras (2.000 tonnes) que dans le Sud-ouest. Ainsi, c'est en Vendée que sont élevés et abattus les canards à foie gras qui sont ensuite transformés à Sarlat (Dordogne) et vendus en "origine France" sous la marque Rougié, à destination des professionnels de la restauration et à l'export.
Avec la crise, le marché est devenu morose. En 2008, les ventes en grandes et moyennes surfaces (Gms) qui représentent 81% des ventes de foie gras, ont enregistré un recul de 1,8% en volume, selon les chiffres du Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog). Les éleveurs-transformateurs vendéens qui tablent sur des produits artisanaux, moins ancrés dans le circuit de grande distribution, constatent cette année soit un léger tassement des ventes, soit une stabilisation par rapport à 2008.
Pour Fabrice Poisson, un artisan qui s'est lancé dans l'aventure il y a 22 ans et propose un produit haut de gamme, avec moins d'une tonne par an, la baisse des ventes cette année est "plus flagrante". La conséquence selon lui d'une "invasion du marché par des produits de qualité très médiocre". La filière fait 70% de son chiffre d'affaires lors des fêtes de fin d'année.
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