Le système d’élevage des vaches allaitantes bio est fondé sur le pâturage. Il est essentiel pour le bien être, la santé et la fertilité des animaux élevés. En même temps, il faut considérer que l’utilisation du pâturage aide à améliorer l’image des productions animales bio.
Dans la bonne saison, normalement le pâturage suffit, mais en hiver, quand les animaux sont dans l’étable, il faut fournir aux vaches tous les aliments nécessaires pour la ration, que normalement, l’exploitation bio produit par elle-même. Il faudrait utiliser des pâturages aux caractéristiques différentes pour les divers types d’animaux et conditions d’élevage, en travaillant sur l’amélioration de la qualité de la production fourragère. Pour faire cela, il faut utiliser des espèces adaptées à l’élevage bio et aux conditions pédoclimatiques en cherchant à valoriser les écosystèmes locaux appropriés.
Une base de fonctionnement
On le voit donc, l’autonomie alimentaire en élevage bio est un objectif difficile à atteindre, comme le rappelait Jérôme Pavie, de l’Institut de l’élevage, en septembre dernier pendant le salon Tech & Bio à Loriol.
 De gauche à droite : Roland Sage, conseiller bio à la Chambre d’agriculture du Jura, et Jérôme Pavie, de l’Institut de l’élevage, les deux intervenants de l’atelier technique ‘Autonomie alimentaire en élevage bio’, organisé à l’occasion du second salon Tech & Bio, à Loriol, le 9 septembre dernier. (© CZ) |
«
Pourquoi être autonome ? » s’interroge Jérôme Pavie, de l’Institut de l’élevage. «
L’autonomie fourragère est une des bases du fonctionnement des systèmes biologiques et notamment laitiers. C’est aussi un principe largement partagé par les éleveurs et ce, pour de multiples raisons : restrictions du cahier des charges, coûts des intrants, volonté d’indépendance, protection sanitaire, cohérence avec les moyens et potentiels de production… » Dans tous les cas, les éleveurs cherchent à «
construire un système cohérent » et propre à leur situation. Dans les faits pourtant, les exploitations bio sont rarement autonomes sur l’aspect concentré, comme le prouve une enquête menée dans le grand-Ouest auprès d’une vingtaine d’élevages suivis pendant sept campagnes (lire
ici).
Des exploitations extensives et herbagères
« L’autonomie alimentaire est possible et peut prendre différentes formes », poursuit le spécialiste. La première se fera sans apport de concentrés, ce qui suppose des exploitations souvent très extensives et herbagère, avec un très faible chargement et une productivité par vache laitière comprise entre 3500 et 4000 litres par vaches. « La première condition est évidemment d’avoir une qualité de prairie irréprochable ! »
Sinon, l’autre solution est de partir sur un système avec concentré, ce qui suppose des exploitations conduites en polyculture-élevage « où la qualité de pâturage conditionnera la productivité animale » précise Jérôme Pavie.
Toutefois, l’autonomie reste possible, comme l’expliquait Roland Sage, conseiller élevage bio en Franche-Comté (lire ici).
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