 Bruno Le Maire, ministre de l'agriculture et Mariann Ficher Boël, commissiare européen, Pas d'entente sur la question du lait en vue (© Terre-net Média) |
Dans un document distribué en marge de la réunion, ces seize pays estiment que "de nouvelles formes de régulation à l'échelle européenne seront nécessaires pour que le secteur laitier ne dépende pas seulement des seules règles du marché". Le texte, soutenu par Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Estonie, Finlande, France, Hongrie, Irlande, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Portugal, Roumanie, Slovaquie et Slovénie, juge aussi que les mesures existantes ont "aidé à éviter un effondrement supplémentaire des marchés mais ne sont pas suffisantes pour améliorer la situation à laquelle les exploitations ont à faire face". Il demande "des réponses de court terme pour accompagner la sortie du régime des quotas laitiers", mais aussi que les relations contractuelles au sein de la chaîne agroalimentaire soient "facilitées et soutenues" afin notamment de "prévenir les risques de marché".
Concrètement, la France aimerait en particulier généraliser en Europe la fixation de prix minimum de manière contractuelle au niveau national, entre industriels et producteurs. La France et l'Allemagne, à l'origine de cette initiative, ont réussi à rallier la majorité des pays de l'UE. Mais une grosse minorité de pays, favorables à libéralisation du secteur laitier, ne s'y est pas associée, illustrant les divergences entre Européens sur l'avenir de la profession, et de l'agriculture en général dans l'UE. La déclaration des "seize" propose aussi d'augmenter temporairement le prix d'intervention dans le secteur laitier, autrement dit le tarif minimum auquel l'UE rachète certaines quantités invendues. Elle suggère d'augmenter le seuil des aides publiques nationales autorisées sans nécessité d'obtenir le feu vert de Bruxelles et ambitionne d'améliorer l'étiquetage en permettant par exemple des labels "lait de France".
La levée des quotas et la libéralisation de l'agriculture, causes de tous les maux
Dans une déclaration complémentaire, six de ces pays (Allemagne, Autriche, France, Hongrie, Portugal et Slovaquie) demandent à la Commission européenne d'envisager la suspension temporaire d'une augmentation prévue des quotas laitiers en 2010-2011. Des hausses sont programmées chaque année jusqu'à leur disparition à l'horizon 2015. "Une suspension de la hausse enverrait un signal politique important" aux producteurs qui manifestent depuis des semaines en Europe, souligne un diplomate d'un pays ayant signé le texte. Mais la Commission a rejeté lundi tout idée de gel de la hausse des quotas l'an prochain, estimant que cela "ne mènerait nulle part". Une partie des producteurs européens juge que le levée progressive des quotas et la libéralisation de l'agriculture européenne sont la cause de la chute des prix actuelle. Ce que réfute Bruxelles. Le ministre suédois de l'Agriculture Eskil Erlandsson, dont le pays préside l'UE, a pour sa part rejeté l'idée d'une nouvelle régulation du secteur avancée par la déclaration des 16 pays. Il a à l'inverse émis "l'espoir" d'une disparition de toute régulation laitière en Europe à terme.
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