L’Inra planche sur le sujet

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L’Inra planche sur le sujet

En juillet dernier, l’Inra a mis en ligne un point d’étape sur les travaux que l’institut mène et qui portent sur la dynamique de l’acidose sub-clinique. Enjeux : établir un modèle et définir le rôle du comportement alimentaire dans le développement de cette acidose.


Cette première série de données obtenues par l’Inra-AgroParisTec
sur des chèvres en lactation ouvre de nouvelles perspectives
de recherche et notamment une validation sur les différents
types de ruminants. (© Terre-net Média)
« L’acidose sub-clinique est devenue un trouble majeur au sein des troupeaux laitiers à fort potentiel telles que vaches, chèvres et brebis », expliquent Sylvie Giger-Reverdin et Christine Duvaux-Ponter, toutes deux chercheuses à l’Inra-AgroParisTech au sein de l’Unité mixte de recherche Physiologie de la Nutrition et Alimentation.

L’augmentation de ce trouble est liée à l’amélioration des performances zootechniques résultant de rations « de plus en plus denses en énergie ». Ces rations ont pour objectif la satisfaction « de l’accroissement des besoins ». Dans ce cadre, l’ensemble des travaux menés sur les compléments alimentaires et leurs incorporations dans les rations a eu pour effet (recherché par ailleurs) de « maximiser la production et d’améliorer la santé des animaux d’élevage ».

Altération du pH ruminal

Physiologiquement, « l’acidose est due à une déviation des fermentations de l’écosystème ruminal », expliquent-elles. De fait, « l’apport de levures vivantes pourrait aider cet écosystème à faire face à de telles situations ».

L’acidose peut se mesurer en suivant le pH du rumen, mais également les activités d’ingestion, de mastication et de rumination. « Des mesures enregistrées en continu de ces différents caractère ont permis de mettre au point une nouvelle méthode d’analyse des cinétiques d’ingestion. » En outre, cette méthode permet de déterminer « les types de comportements alimentaires différents et indépendants du régime de distribution », ces types étant plus ou moins stables selon les individus. Mieux encore, les comportements alimentaires ont pu être associés à des profils d’évolution du pH bien distincts et ce, « pour des quantités ingérées similaires ».

Baisse de l’ingestion et de la production laitière

Le saviez-vous ?

L’intensification des productions animales, notamment chez les ruminants à l’engraissement et laitiers, fait accroître l’utilisation de rations à haute densité énergétique. Ces dernières ont pour effet de favoriser la production d’acides gras volatils (Agv) par les fermentations microbiennes, ces Agv se trouvant alors en excès. Mais quand les facteurs de compensation (salive, rumination...) ne peuvent les limiter, le pH du contenu ruminal chute, sans que ceci ne s’accompagne forcément de signes cliniques nets : c’est l’acidose sub-clinique. L’inconvénient majeur est que les conséquences de cette acidose sur le bien-être animal et les performances zootechniques sont très importantes.
Ainsi, l’analyse démontre que l’apport d’un régime riche en concentré a eu pour effet d’abaisser le pH (< 6,25) et donc, de créer une situation générale d’acidose sub-clinique « entrecoupée par des crises spontanées d’acidose plus ou moins intense ». Malgré une restauration rapide du pH ruminal, « nous avons également constaté que ce régime alimentaire pouvait entraîner une diminution de l’ingestion et de la production laitière pendant plusieurs semaines ».

Mais l’accumulation de ces mesures a surtout permis l’élaboration d’un modèle de la dynamique d’évolution de trois paramètres lors de crises d’acidose : l’ingestion, la production laitière et le pH ruminal.

« Aucune relation n’a été mise en évidence entre le type de comportement alimentaire individuel et la susceptibilité individuelle des animaux à l’acidose. Par contre, un animal déjà confronté à une première crise s’adapte et résiste bien mieux à l’impact d’une seconde » soulignent toutefois les scientifiques.

Nouvelles perspectives

Cette première série de données obtenues sur des chèvres en lactation ouvre de nouvelles perspectives de recherche. L’Umr a ainsi annoncé la poursuite de différents axes de travail :

• Poursuite du travail de modélisation inter-jours des crises d’acidose en y intégrant plus de paramètres sur la physiologie digestive (fermentations du rumen…) et métabolique (dynamique de la réserve alcaline, recyclages salivaires…)
• Développement d’un modèle intra-jour (pas de temps : 1 mn) sur les relations entre les dynamiques d’ingestion, de mastication et du pH du rumen (achèvement prévu en 2009)
• Mise en relation de ces deux modèles en vue de « disposer d’un modèle dynamique générique des crises d’acidose » qui pourra alors être validé sur les différents types de ruminants
• Et d’une façon plus globale, améliorer la compréhension des mécanismes impliqués entre le comportement alimentaire et ses conséquences digestives.
Pour aller plus loin : lire ici

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