La station agricole de Posieux en Suisse a mené un essai visant à évaluer la production de carcasses légères, de qualité optimale avec des races à viande de grand format. Enjeu : étudier l’effet du type de vache-mère, de type lait (Red Holstein x Limousin) ou viande (pure race limousine), sur les performances post-sevrage des broutards. Résultats.
Pour permettre la comparaison type lait et type viande, 2 lots ont donc été constitués. Un seul taureau Limousin a été utilisé, donnant ainsi un premier lot au trois-quarts limousin typé lait (L1) et un second de pure race (L2).
Jusqu’au sevrage (10 mois), l’alimentation était exclusivement herbagère. Après le sevrage, la finition s’est faite sur la base d’un mélange ad libitum d’ensilage maïs et herbe « dans une proportion 3 :1, complétée par un aliment concentré permettant d’atteindre un GMQ de 1300 g »explique André Chassot, de la station de recherche Agroscope de Posieux.
L’influence laitière
Au sevrage et à âge équivalent, les broutards du lot L1 étaient plus lourds que ceux du lot L2 de 23%, « avec un état d’engraissement légèrement meilleur ». L’explication se trouve dans le type laitier de la mère, car « rappelons que le rendement laitier de la mère est le principal facteur d’influence de la croissance et du développement pré-sevrage du veau ».Conséquence directe de cette avance pondérale en fin de sevrage, la période de finition a été plus courte dans le cas du lot L1 pour atteindre un résultat semblable. « Il a fallu 44 jours de moins avec les broutards issus de la mère Red Hosltein qu’avec ceux du lot de race pure limousine », poursuit le scientifique. « Au final, à poids mort égal, la différence de la durée de finition aurait donc été d’environ 1 mois entre les deux lots. »
GMQ comparables
En termes de croissance, le GMQ était comparable entre les deux lots lors de la finition. Ainsi, l’avance obtenue par les mères au rendement laitier supérieur en fin de sevrage reste la même pendant la finition.Par ailleurs, la consommation journalière de matière sèche est supérieure dans le lot L1, mais l’efficacité alimentaire calculée sur le croît net est supérieure dans le lot L2. « Les broutards de race pure ont requis 3,6 kg MS de concentrés par kilo de croît net en moyenne, contre 3,9 kg pour les broutards du lot L1. » Mais ces résultats sont à moduler. En effet, la consommation absolue d’aliments (fourrages et concentrés) sur toute la période de finition est significativement plus basse dans le lot 1, « car la durée de finition est plus courte ». Au niveau économique, cela se traduit donc par une économie de 32% de MS/animal, « soit 261 kg MS, dont 116 kg de MS de concentrés ». Ramené sur toute la vie de l’animal, les broutards du lot L1 ont donc permis une économie de 46% de MS d’aliment concentrés par kilo de carcasse, « avec 848 g MS/kg de carcasse, contre 1237 g MS ».
Orienter le système d’élevage
Cette information est importante car elle permet d’orienter le système d’élevage. Ainsi, pour l’éleveur finissant ses broutards, il est donc préférable de partir sur une sélection avec une mère au potentiel laitier supérieur, ici, une femelle croisée Red Holstein x Limousine. « En outre, cette origine permet de bien valoriser les espaces fourragers. »À l’inverse, pour les engraisseurs ne finissant pas les animaux, des broutards de race pure seront préférables : « ils amènent d’une part une bonne efficacité alimentaire sur la période d’engraissement ; d’autre part, ils sont généralement moins lourds et moins gras à l’achat mais affiche un bon potentiel de croissance ».
Mâles L1 | Femelle L1 | Moyenne L1 | Mâles L2 | Femelles L2 | Moyenne L2 | |
Poids vif à l'abattage (kg) | 467 | 480 | 473 | 459 | 465 | 462 |
Poids mort (kg) | 269 | 269 | 269 | 279 | 276 | 278 |
Rendement à l'abattage | 57.7% | 55.9% | 56.8% | 60.9% | 59.4% | 60.1% |
Charnure | 4.6 | 5.0 | 4.8 | 5.0 | 5.0 | 5.0 |
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