Les teneurs des graines oléagineuses et des tourteaux figurent dans les tables de la valeur nutritive des aliments pour les ruminants. Leur utilisation n’est en toutefois pas moins simple dans la mesure où notamment, les taux de matières grasses des tourteaux varient en fonction du procédé d’extraction de l’huile (extraction par solvant ou pression).
« En outre, pour réduire la teneur en cellulose brute des tourteaux (part d’enveloppes riches en parois cellulaires), les graines oléagineuses peuvent être partiellement ou intégralement décortiquées avant l’extraction ou la pression » explique Fredy Schori, chercheur à la Station fédérale de recherches en production animale et laitière de Posieux, en Suisse.
 le dosage doit être finement piloté pour limiter tout risque d’apports protéiques excédentaires. (© Terre-net Média) |
En raison de ces caractéristiques, l’utilisation des graines oléagineuses et des tourteaux dans l’alimentation des ruminants en général, et des bovins en particulier, est limitée.
Matière grasse ≠ énergie
« Les sous-produits des graines oléagineuses sont avant tout utilisés pour couvrir un déficit protéique de la ration de base », poursuit Fredy Schori.
Ainsi, le dosage doit il être finement piloté pour limiter tout risque d’apports protéiques excédentaires « qui surchargeront le métabolisme des animaux ainsi que le porte-monnaie de l’éleveur ».
En outre, l’apport total de matières grasses doit rester dans des niveaux de l’ordre de 5 à 6% (base matière sèche), sous peine « de réduire la digestibilité de la cellulose brute dans la panse ». Toutefois, la fonction première de ces tourteaux ou graines oléagineuses n’est pas de fournir de l’énergie utilisable par les microorganismes.
« Lors d’apports élevés de matières grasses, il est donc recommander d’apporter de l’énergie sous forme de glucides pour ne pas enrayer le fonctionnement les microorganismes de la panse. »
La station suisse a mis en place des essais destinés à évaluer l’impact de l’utilisation de tourteaux et de graines oléagineuses sur la composition ultérieure de la matière grasse du lait (encadré).
Conséquence sur la composition du lait
Les résultats montrent que dans le cas d’une alimentation pendant l’hiver, l’utilisation de graines oléagineuses pouvait améliorer la qualité de l’emmental.
Pour cela, « le rapport entre acides oléique et palmitique dans le lait doit être d’au moins 0,8 pour garantir une qualité optimale du fromage » précise Fredy Schori. Cette valeur peut être atteinte par l’ajout de 1 kg de graines (colza ou tournesol) ou de 1,2 kg de graines de lin à une ration de base composée de foin et de 15 kg de betteraves fourragères.
« Des graines de tournesol et de lin ont permis d’augmenter, dans la matière grasse du lait, la teneur en acides gras potentiellement positifs sur la santé humaine (Omega 3), mais aussi en acides gras trans (acides gras insaturés). Hormis quelques petites différences, le profil des acides gras du lait se retrouve dans le fromage, la crème ou le beurre. »
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