
Quelles leçons peut-on tirer de la façon dont se sont déroulés les débats autours du bilan de santé ? Réponses simultanées des syndicats agricoles données lors de la table ronde organisée le 22 février dernier à l’occasion du Sima.
![]() (© Terre-net Média) |
Le représentant de la Fnsea a par ailleurs rappelé que le début de ce bilan de santé avait débuté alors même que le cours des matières premières s’envolait. « Les Politiques ont ainsi cru qu’ils pouvaient renchérir l’élevage et réduire les grandes cultures. Je n’ai rien contre le fond de ce choix, mais il n’existe surtout plus de flexibilité. La Commission propose une forfaitisation ce qui en soit n’est certainement pas une orientation. Même les USA ont bordé leur politique en conservant des outils de régulation ! »
Rendre la Pac compréhensible
Pour Jacques Pasquier, secrétaire général de la Confédération paysanne, les débats qui ont eu lieu autour de ce bilan de santé ont été « essentiels » dans la mesure où ils ont permis de poser une question centrale : « à quoi sert et a-t-on besoin d’une Pac ? » Pour lui, la préparation de 2013 se fait en ce moment, « en rendant la politique agricole compréhensible pour les paysans et les contribuables ». Et de poursuivre : « ce bilan doit impérativement fixer un objectif prioritaire : produire en Europe ce dont les consommateurs européens ont besoin. Il s’agit d’arrêter l’hémorragie en cours dans certains filières en se donnant les moyens financiers de les soutenir »… ce qui implique forcément de prélever aux uns pour donner aux autres, « car l’enveloppe est limitée ».
Pour le secrétaire général de la Confédération paysanne, le résultat final ne sera cohérent que « si l’on prend en compte les résultats économiques par catégorie sur plusieurs années » car « le budget est injuste entre les filières et les paysans », donnant pour exemple celui des fruits et légumes : « cette filière n’est pas soutenue alors que le discours dit en substance que ces produits sont essentiels pour la santé ». Et d’enchérir : « la répartition géographique est une autre injustice : il faut faire des transferts : la Pac ne se résume pas à une question de budget et de subventions : les fluctuations de prix sont bien plus importante à maîtriser ».
Visibilité
Selon William Villeneuve, président des JA, le bilan de santé n’est sans doute pas allé assez loin. « Si on avait voulu être plus ambitieux, on se serait posé les questions : où va-t-on ? Que veut-on ? » Selon le président des JA, « on pouvait espérer une Pac plus intelligente et réactive au marché », une Pac qui « aurait été capable de lisser ces fluctuations », rappelant que pour se développer et installer des jeunes, une filière a grandement besoin de « visibilité ». « Comment faire demain pour lisser ces fluctuations, alors même que l’Europe renonce à le faire ? »
Second point notable pour le représentant JA : la répartition des marges, totalement oubliée des débats, ces derniers mettant toutefois en lumière une nouvelle problématique : l’interdépendance entre filière.
Quant à Jean-Louis Fenart, membre de la coordination rurale, il considère « qu’une bonne Pac est avant tout la traduction d’un contrat lisible et durable entre l’agriculture et la société… ce qui n’est pas le cas avec les options choisies : je constate en effet qu’il y a deux mouvements majeurs : d’une part, une dérégulation du marché, d’autre part, une renationalisation. C’est pourquoi nous militons pour une réorganisation des productions et des marchés ».
Et la ressource alors ?
Pour le Modef (Confédération nationale des syndicats d’exploitants familiaux), ce bilan prépare d’abord « l’après 2013 », expliquait Jean Chey, secrétaire général adjoint, chargé de la communication. Malheureusement, les débats se sont cristallisé autours de la question « à qui on prend et à qui on donne », alors même que « l’Europe est passée de 15 à 27 membre avec le même budget » poursuivait Jean Chey. Selon le représentant du Modef, tout se résume à une question de « ressources, et personne ne s’y attaque réellement ». Pire, le bilan a fait monter le duel entre Orama et la Fnb pour éviter de parler du plafonnement. « On a vraiment occulté beaucoup de choses… », regrettait-il. Et de poursuivre : « je ne vois pas comment nous allons faire pour assurer la souveraineté alimentaire française et européenne, comment installer des jeunes, comment enrayer le dépeuplement de certaines région difficile. Aujourd’hui, on constate un glissement de la production laitière à l’ouest. Ce n’est pas de l’aménagement du territoire, ce n’est pas une politique de filière ! »
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