L'éthologie appliquée à la santé de l'animal

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Dans la synthèse présentée lors des 3R, Cécile Ginane, de l’équipe ‘Relations animal’ de l’Inra de Saint-Génès-Champenelle (63), a présenté l’intérêt de l'éthologie comme outil pour permettre à l’animal d’être en bonne santé... et donc d’être à même de mieux se défendre contre les agressions.

Plusieurs études montrent que le comportement alimentaire des herbivores leur permet de lutter contre les risques d'infestation parasitaire, notamment au travers de l'évitement de la végétation contaminée par les larves provenant des œufs de parasites gastro-intestinaux présents dans les fèces. « On s’aperçoit même que les animaux évitent d'autant plus les zones contaminées qu'elles présentent une forte charge parasitaire, et ce malgré leur intérêt nutritionnel. Ces résultats suggèrent que les herbivores sont en mesure d'apprécier leur état d'infestation et la taille de leur population parasitaire ; et qu’en fonction de ces informations, ils parviennent à adapter leur comportement alimentaire pour ne pas accentuer ce risque avec une ingestion supplémentaire de parasites. »

Attention aux biais

Toutefois cette stratégie d'évitement des zones contaminées par les fèces a ses limites. En effet la décomposition progressive des déjections fait « oublier » à l’animal qu’il faut éviter la zone, alors que plusieurs semaines sont nécessaires totalement éradiquer les œufs de parasites, qui peuvent donc se développer tranquillement en larves infestantes dans l’animal. Par ailleurs, d’autres facteurs interviennent comme l’humidité du sol, qui affecte la survie des larves dans la végétation.

Des conséquences également perçues

En outre, des études rappelées par Cécile Ginane montrent que les herbivores sont capables « dans une certaine mesure » d'apprendre la valeur nutritive des aliments ingérés. « Ils sont également capables de percevoir les conséquences post-ingestives négatives, comme la toxicité et l'intensité de cette dernière. »
Lorsque le malaise induit par les composés toxiques est important et rapidement perçu après l'ingestion, l'animal apprend facilement à éviter la plante responsable. En revanche, lorsque les composés toxiques s'accumulent lentement avec un effet seuil, l'apprentissage se fait difficilement « et cela d'autant plus que la plante est par ailleurs de bonne valeur nutritive ».

À quand l’automédication animale ?

Si les herbivores expérimentent les conséquences de l'ingestion des différentes plantes et évitent celles qui les rendent malades, la question légitime qui se pose alors est de savoir s’ils sont capables de reconnaître et sélectionner celles qui les soignent ? « Il existe quelques observations et preuves expérimentales dans des contextes particuliers qui laissent à penser que les herbivores seraient capables de s'auto-médiquer mais elles sont à l'heure actuelle trop peu nombreuses pour permettre une reconnaissance générale de cette capacité. »
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