« Seule une vaccination massive et obligatoire aurait été efficace pour protéger l’ensemble des cheptels à risque et rompre le cycle épidémiologique de la maladie », a déclaré Renaud Lancelot, chargé de mission en santé animale au Cirad (centre de coopération internationale en recherche agronomique), lors de son audition par Nicole Bricq, sénatrice de Seine et Marne pour son rapport sur la gestion de la Fièvre catarrhale ovine (FCO). Dans le cadre de la mission de contrôle du sénat, Nicole Bricq, rapporteure spéciale de la mission sécurité sanitaire, a choisi de s’intéresser à la façon dont le gouvernement a géré la crise sanitaire de la FCO. Elle souligne la réactivité du ministre de l’agriculture français pour accélérer le développement des vaccins. « Ainsi, il a fallu seulement 18 mois aux laboratoires pour fournir les premières doses de vaccin alors qu’une élaboration requiert en général 6 à 7 ans. »
Une vaccination obligatoire
 L’épizootie de FCO est une crise sanitaire de grande ampleur parmi les plus importantes des 50 dernières années. Ses pertes économiques sont lourdes, autant directes qu’indirectes et très difficiles à évaluer. Au 1er juillet 2008, la direction générale générale de l’alimentation évaluait la mortalité à 65 000 bovins et 32 000 petits ruminants. (© sénat) |
En revanche, la sénatrice estime que la stratégie vaccinale aurait du être bien mieux gérée. Elle s’est étonnée que le ministère de l’agriculture n’ait pas suivi les recommandations de l’Afssa sur le plan de lutte contre la FCO. « La stratégie a consisté à commencer par les départements les plus anciennement touchés, ce qui a créé beaucoup de difficultés et de frustrations chez ceux qui n’étaient pas touchés mais qui étaient exportateurs. Et puis le ministère a varié dans ses modalités, les circulaires se sont multipliées,.. La vaccination obligatoire n’a pas été retenue. La raison invoquée était celle du manque de disponibilité de doses. Elle aurait pourtant été possible si elle avait été ciblée sur certaines régions géographiques, ce que recommandait encore l’Afssa en mars dernier. Priorité a été donnée à des enjeux financiers et politico-économiques sur les impératifs sanitaires. »
Une gestion au fil de l’eau
Cette situation a également conduit à une opposition entre éleveurs et vétérinaires, les premiers souhaitant réaliser l’acte de vaccination, un conflit sous tendu par des enjeux financiers et qui ont donné lieu à des incidents dans certains départements dont la Saône et Loire où le ressentiment entre les deux professions est très fort. Finalement, il semble que les premières campagnes de vaccination n’auront eu que des effets limités. A cela plusieurs raisons : le caractère facultatif, le manque de cohérence entre le calendrier de vaccination et les contraintes d’élevage, les retards ou incohérences dans l’acheminement des doses,.. A titre d‘exemple, Nathalie Goulet, sénatrice de l’Orne, signale une sous consommation de vaccins dans son département. « Des vaccins sont arrivés qui ne sont pas utilisés. Et tant que l’obligation ne sera pas formelle, beaucoup d’agriculteurs ne vaccineront pas et continueront une désinsectisation qui pose problème. »
La sénatrice Nicole Bricq recommande de procéder à une évaluation des premières campagnes afin de réajuster le plan de lutte contre cette maladie qui ne pourra pas être éradiquée, du moins à court terme. Mais la vaccination doit diminuer l’impact sanitaire de la maladie dans le temps. Enfin, on ne peut pas exclure que le France soit touchée par de nouveaux sérotypes.
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