Rien ne vaut l’herbe de printemps !

Avec la pluviométrie salutaire de ces derniers jours, il peut être intéressant de miser sur l’herbe pâturée, d’autant qu’entre avril et mai, sa valeur alimentaire est reconnue.

Maintenir la qualité de la pâture consiste avant tout à trouver le savant compromis entre d’un côté, le choix des espèces et variétés et de l’autre, une conduite adaptée pour permettre une qualité de repousse optimale. « Au printemps, l’herbe pâturée constitue un fourrage essentiel dans l’alimentation des vaches laitières », rappelle Benoît Portier, de la ferme expérimentale de Trévarez, dans le Finistère.

De fait, sa part dans la ration est fonction de la surface à pâturer et de la croissance de l’herbe. De plus, la complémentation azotée et minérale doit être ajustée en fonction de la part d’herbe pâturée dans la ration : plus il y en a, moins on peut apporter de correcteur azoté. « Quand la ration comprend plus de 50% d’herbe pâturée, le correcteur azoté n’est pas nécessaire ; entre 25 et 50%, il est recommandé d’apporter 100 g/kg de MS de maïs de correcteur azoté, et 175 g si la ration comporte moins de 25% d’herbe pâturée. »

Par contre, certains besoins en oligo-éléments ne sont pas couverts, notamment les besoins en cobalt, cuivre, sélénium et zinc. Il est donc important d’apporter ces compléments dans l’alimentation par du 0-25 ou du maërl enrichi en oligo-éléments.

Concentré de production ? Pas nécessairement…

 L’Inra étudie depuis 1995 l’impact d’une ration à base d’herbe pâturée sans complémentation sur la performance des vaches laitières. Une première série de résultats a montré que la production moyenne était comprise entre 22 kg et 24,4 kg de lait/j selon les sites d’essais avec des écarts de production importants ; toutefois, ces écarts ne sont pas directement imputables à la ration, mais sont plus liés au niveau génétique et aux stades de lactation entre les deux groupes de vaches étudiés.

 Par ailleurs, ces travaux ont également montré « qu’il n’était pas nécessaire d’apporter du concentré de production systématiquement ». Il est en effet préférable de réserver le concentré de production pour les animaux en début de lactation. « Compte tenu de la richesse en azote de l’herbe, un concentré énergétique suffit », précise Benoît Portier.

Une autre série d’essais – menés conjointement par l’Inra et les chambres d’agriculture des Pays de la Loire – a par ailleurs confirmé ces résultats : ces travaux ont en effet montré que de l’herbe comptant plus de 12% de matière azotée totale suffisait à une alimentation équilibrée et que l’apport de tourteau n’améliorait pas ou très faiblement la production des animaux.

Enfin, entre 2003 et 2005, la ferme de Trévarez a mené une expérimentation sur des animaux ayant vêlé entre février et avril. Ces derniers ont reçu de l’herbe pâturée avec du concentré (2 kg de céréales/vache/j). en avril mai, les vaches ont produit en moyenne 32,4 kg de lait pour les multipares et 24,8 kg pour les primipares en moyenne sur les trois années d’essais.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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