Les experts vétérinaires des 27 pourraient alléger mercredi l'embargo d'exportation décrété sur tout le bétail vivant et les produits animaux de Grande-Bretagne, en délimitant plus précisément une région "à haut risque" autour des deux fermes touchées par la fièvre aptheuse.
Deux exploitations dans le Surrey (sud-est de l'Angleterre) ont été déclarées contaminées par la fièvre aphteuse, vendredi puis mardi, vraisemblablement à la suite de la manipulation du virus dans un pôle scientifique de renommée mondiale. Ce pôle installé dans le village de Pirbright et les deux fermes touchées se trouvent dans un rayon de cinq kilomètres. Ces trois sites sont désormais soumis à un "périmètre d'exclusion" de trois kilomètres. De plus, ils sont inclus dans un périmètre de "surveillance" de 10 km, conformément à la législation européenne. Deux cents animaux ont déjà été abattus dans les deux exploitations.
La Commission européenne, en concertation avec Londres, a en outre décidé lundi d'interdire toutes les exportations vers des pays de l'UE de bétail vivant et de produits animaux en provenance de Grande-Bretagne, définie toute entière comme une "zone à haut risque". Cette mesure de précaution maximale a été prise par les autorités britanniques en attendant de boucler leur enquête sur l'origine exacte de l'apparition de la maladie. Les experts vétérinaires des 27, réunis mercredi à Bruxelles à partir de 12H00 GMT, pourraient toutefois alléger et affiner ce dispositif temporaire si la situation sanitaire le permet.
L'idée est de réduire le périmètre de "la zone à haut risque", d'où toute exportation de bovins, porcins, ovins et caprins vivants ainsi que leurs produits dérivés resterait interdite. Les spécialistes pourraient alors définir une "zone à faible risque" permettant l'exportation des seuls produits animaux, mais toujours pas de bétail vivant. Enfin une autre zone, exempte de tout danger, pourrait quant à elle exporter sans aucune restriction.
Des représentants britanniques devaient s'entretenir mercredi avec la Commission avant le début de la rencontre des vétérinaires des 27, afin de faire d'éventuelles propositions de "régionalisation" des dangers. Philip Tod, porte-parole de la Commission en charge des questions sanitaires a souligné mercredi que tout dépendrait "des dernières informations disponibles à propos des risques sur le terrain".
Le village de Pirbright au centre de tous les soupçons abrite l'Institut de la santé animale, le laboratoire de recherche public de référence de l'Union européenne pour la fièvre aphteuse. Mais aussi Merial Animal Health, l'un des quatre laboratoires privés autorisés par l'Union européenne "à manipuler le virus aphteux vivant pour la production de vaccins". Dans un rapport préliminaire publié mardi soir, l'Agence de veille sanitaire britannique a annoncé qu'il y avait une "forte probabilité" que la contamination provienne de l'un des deux centres, sans être en mesure de préciser lequel. Toutefois les soupçons semblaient plutôt se porter sur le laboratoire de Merial. En effet, celui-ci a été invité "à ne pas manipuler d'agents pathogènes vivants", alors que l'institut gouvernemental de santé animale peut lui fonctionner normalement.
Un tel incident, s'il devait être confirmé, n'est pas inhabituel dans les annales médicales, la maladie étant très contagieuse. Un rapport, publié juste avant l'adoption d'une loi européenne de 1990 interdisant les campagnes de vaccination préventives contre la fièvre aphteuse dans l'UE, soulignait que sur 34 épizooties déclarées en dix ans en Europe, entre 1977 et 1987, 13 étaient liées à la diffusion de virus échappés de laboratoires de recherche ou à des vaccins mal inactivés.
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