Une durée de 30 à 40 jours suffit

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Pour optimiser la quantité de lait produite par une vache sur l’ensemble de sa carrière, un tarissement plus court se révèle plus pertinent, y compris sur les troubles métaboliques.

Si la durée classique des 60 jours de tarissement n’est pas remise en cause au regard de la production laitière suivante, elle peut être révisée au regard de la production sur l’ensemble de la carrière laitière. Ainsi, « la production laitière cumulée des deux lactations adjacentes ne varie que très peu chez les primipares pour des durées de tarissement comprises entre 40 et 120 jours », présente Francis Seriyes, consultant de Filière Blanche, lors du dernier congrès de la Sngvt (Société nationale des groupements techniques vétérinaires) à Nantes en mai dernier (*).


Les jours courts pendant la période sèche aboutiraient à la formation de lactocytes différenciés plus nombreux mais également plus sensibles à la prolactine, faisant plus que compenser la diminution du pic de prolactine au moment du vêlage (© Web-agri)
Et plus encore nettement, chez les multipares, une réduction de la période de tarissement serait favorable à la production de lait à l’échelle de la carrière de la vache. Elle se trouve maximisée par une durée de tarissement plus courte de 30 à 40 jours. Plusieurs paramètres entrent en jeu pour optimiser cette production totale sur la durée de vie de la vache. D’une part, cette durée est associée à de meilleurs résultats de fertilité et un taux de réforme réduit. D’autre part, les vaches présentent moins de troubles métaboliques. « L’ingestion alimentaire des vaches dont la durée de tarissement a été raccourcie est plus élevée après le vêlage, avec un déficit énergétique plus réduit en début de lactation par voie de conséquence une moindre mobilisation de leurs réserves corporelles. »
Si l’arrêt de la traite permet un renouvellement plus important du tissu secrétaire mammaire, il n’y a pas, comme on a pu le penser pendant longtemps, de période dite de repos après arrêt de la lactation. Il n’existe pas chez la vache laitière « d’involution mammaire » comme elle peut être observée chez d’autres espèces.
Pendant la période dite de repos après arrêt de la lactation, le nombre de cellules épithéliales reste stable et la structure des alvéoles se maintient. Il ne semble pas exister de période de repos mammaire chez la vache laitière.

Une augmentation de 3kg de la production laitière

Les efforts des éleveurs pour éviter les infections mammaires en début de lactation pourraient être facilités par une manipulation simple et efficace de la durée d’éclairement des vaches pendant la période de tarissement. Il a en effet été découvert qu’une durée de jour limitée pendant le tarissement améliore sensiblement le statut d’immunité des vaches.  « L’exposition à une lumière réduite pourrait stimuler l’immunité au moment crucial du vêlage où elle est particulièrement sollicitée chez la vache laitière », présente Francis Sérieys.
Ainsi, une limitation à l’éclairement s’accompagne d’effets bénéfiques pour réduire sensiblement l’incidence des rétentions placentaires et infections mammaires en début de lactation. En outre, cette réduction de la durée du jour a un effet notable sur le niveau de production laitière. « Le maintien des vaches taries dans l’obscurité pendant 16 heures par jour avec un retour à l’éclairement naturel après le vêlage permet d’obtenir environ 3 kg de lait en plus pendant les quatre premiers mois de la lactation suivante», révèle Francis Sérieys. 
Cette découverte est relativement surprenante. En effet, pendant la lactation, les jours longs favorisent la quantité de lait produite. A l’inverse, des jours courts pendant le tarissement favorisent la production laitière. « Jusque-là, nous pensions que si les vêlages de juillet et août donnaient des productions laitières inférieures, l’ingestion alimentaire en période chaude en était responsable. Il apparaît que la durée du jour pendant le tarissement joue un rôle significatif sur le niveau de production laitière de la lactation qui fait immédiatement suite. »
Ce sont les hormones qui sont au cœur des mécanismes de ce phénomène. La variation de la durée du jour mobilise des hormones différentes. Le nombre et la sensibilité des lactocytes à la prolactine est augmentée lorsque le tarissement se déroule dans des jours courts, « faisant plus que compenser la diminution du pic de prolactine au moment du vêlage. »
Ces résultats sont d’autant plus intéressants que cette méthode de gestion des lactations qui fait appel à la manipulation de la photopériode pendant la période sèche apparaît  « sans doute comme simple, écologique et efficace», souligne l'intervenant.

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