En conditions d’années sèches telle que l’a été 2003, les éleveurs allaitants du bassin charolais qui ont le mieux résisté financièrement sont ceux qui ont misé sur l’autonomie alimentaire.
En 2003, le bassin allaitant herbager charolais a été déclaré zone sinistrée, avec une perte de rendement de 40% sur les prairies. Dans ce contexte, le revenu de la frange des éleveurs les plus autonomes a été systématiquement supérieur à celui des éleveurs aux systèmes moins autonomes. Pour autant, les plus autonomes produisent la même quantité de viande que les autres. La différence vient de la proportion plus forte de concentrés produits sur l’exploitation et de plus grandes surfaces fauchées. « Ainsi, si les sécheresses deviennent la règle, des adaptations fortes sont à envisager, avec, au premier plan la recherche d’autonomie et la réduction des intrants », résume Patrick Veysset, chercheur à l’Institut national de la recherche agronomique de Clermont Theix (63). C’est la principale conclusion d’une étude qu’il a conduite au sein de l’unité Economie de l’élevage (*) pour évaluer le bilan financier et les conséquences de la forte sécheresse de 2003 dans le bassin charolais. Certaines conclusions sont étonnantes, ainsi les performances techniques ont été maintenues.
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Les aides ont permis le maintien du revenu
« En revanche, les charges alimentaires du troupeau ont augmenté de plus de 30%. » En année courante, les exploitations du bassin sont fondées sur l’autonomie en fourrages. Le chercheur rappelle que l’herbe occupe 90% de la surface agricole utile de la zone charolaise (Nièvre, Saône et Loire, Allier, Puy de Dôme). 30 % de concentrés ont été distribués en plus en 2003. Le coût a été de 50 cts €/kg de poids vif contre 30 à 40 cts les autres années. « Au plan financier, les aides exceptionnelles perçues par les éleveurs ont compensé les charges complémentaires liées aux effets de la sécheresse, 14.000 € en moyenne par exploitation. La baisse de revenu de 5% constatée cette année là est imputable en réalité aux baisses de recettes du poste des céréales liées aux gelées de l’hiver 2002.»
« Cette étude nous a permis de mettre clairement en évidence l’effet favorable sur le revenu d’une large autonomie alimentaire des éleveurs allaitants : baisse du chargement, production de céréales sur l’exploitation,… Si les sécheresses deviennent plus fréquentes, la recherche d’autonomie apparaît une piste d’adaptation prioritaire. Une extensification se fera certainement par agrandissement de la surface totale pour ne pas pénaliser la production de viande. D’autres voies seront à explorer, telles que la modification des dates de vêlage, les cultures fourragères et/ou dérobées à pousse rapide sur une courte période, ou encore la gestion des stocks fourragers (stocks d’herbe sur pied),… »
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