Des audits dans tous les centres

Des années d’effort sur l’exportation de la génétique ont été anéantis par la Fièvre catarrhale ovine. En matière de génétique, la qualité sanitaire est incontournable. « Nous n’accepterons pas que des centres moins contraignants que nous nous fassent prendre des risques », a déclaré Serge Paran, président de l’Unceia.

« Les centres d’insémination ne peuvent se permettre aucune faute dans le domaine sanitaire ». Ces paroles de Serge Paran, président de l’Unceia (Union nationale des coopératives d’élevage et d’insémination artificielle), résument la volonté des centres de l’Union de s’astreindre à une rigueur sanitaire draconienne plus exigeante que la base réglementaire européenne. « Nous visons l’excellence sanitaire », ajoute Serge Paran.  « Le sanitaire est incontournable et la qualité sanitaire sera un critère commercial. Sur les semences, sur les taurelleries, nous nous astreignions à réaliser 40% d’analyses au delà de la réglementation, concrètement, nous avons des rythmes d’analyse plus fréquents. »

Le vétérinaire, homme central des entreprises de sélection


Les récents événements liés à la Fièvre catarrhale ovine (Fco) ont ébranlé toutes les assurances en matière sanitaire. « Toutes les certitudes sur les données scientifiques sur la Fco ont été remises en cause». « Un protocole a été mis en place dans les centres de production de semences pour assurer leur statut indemne», précise Thomas Pavie, de la Dgal (Direction générale de l‘alimentation). « Selon le protocole de l’Oie (office international des épizooties), il faut une période de deux ans sans aucun cas positif à partir du dernier cas avéré pour que la France retrouve un statut indemne vis à vis de la Fco. »


« Le risque zéro n’existe pas pour ce qui concerne la semence qui est une matière vivante, nous devons être le plus près possible du risque le plus bas possible », a souligné Serge Paran, lors de l’assemblée générale de l’Unceia (Union nationale des coopératives d’élevage et d’insémination artificielle) le 21 février dernier. (© Unceia)

« Le risque lié à la semence est insidieux, amplifié, pouvant s’exprimer à distance et apparaître de façon différée dans le temps », souligne Richard Goffette, du bureau de santé animale, Dgal, Ministère de l’agriculture et de la pêche. « Il faut 1.000 à 10.000 fois moins d’agents pathogènes par la voie utérine pour engendrer la maladie que par une autre voie de contamination », complète Bernard Guérin, directeur du Lncr (Laboratoire national de contrôle des reproducteurs). « En terme de Fco, on veut démontrer que les actes sont indemnes si tous les animaux ont un statut séro négatif .»

Inspections deux fois par an

Le sanitaire est au cœur de la rentabilité et de la qualité de la sélection génétique. Aussi l’Unceia s’est elle impliquée dans l’élaboration de procédures de contrôle des centres, afin de s’assurer que les centres émergents soient soumis aux mêmes exigences sanitaires.
« Nous souhaitons très vite des audits dans ces établissements », déclare Richard Goffette, « pour évaluer la conformité de l’ensemble de la structure (sectorisation des locaux, marche en avant,..). Un échéancier sera défini. Ou bien les animaux sont sanitairement conformes ou ils ne le sont pas. Sur le volet des semences, les garanties sanitaires peuvent être remplies. En revanche, si l’audit révèle des déficiences, soit les écarts sont en régularisation, soit l’entreprise dit qu’elle ne peut pas apporter les garanties sanitaires des semences, ces centres là n’auront plus possibilité d’exister. »
« Par ailleurs, le droit communautaire nous impose de visiter deux fois par an les centres d’insémination
» , ajoute Richard Goffette. « Le directeur du Lncr nous a proposé une méthode de contrôle de ces centres. Nous comptons l’incorporer dans une note de service, je pense que le document verra le jour cette année et c’est un progrès pour mener des inspections efficaces dans les centres d’insémination. » Et d’ajouter le souhait que le Lncr, système unique au plan international, devienne un laboratoire national de référence en reproduction.
Le volet sanitaire est au cœur de l’insémination « et dans le nouveau dispositif, c’est bien le vétérinaire qui est l’homme central  qui doit garantir une surveillance permanente», déclare Luc Manciaux, de la coopérative d‘insémination du Doubs. « Les entreprises qui n’ont pas de vétérinaire salarié devront contractualiser avec un vétérinaire libéral, qu’il s’agisse d’un centre de collecte ou d’un centre de stockage. »

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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