Que ce soit en système paillé ou en système logettes, les fumiers et lisiers produits sur l’exploitation sont des produits dont on connaît mal les valeurs propres à chaque exploitation. Mieux connaître ses effluents, les utiliser dans les meilleures conditions et maîtriser ses épandages, peut permettre de répondre à la fois à des attentes en terme d’économies d’engrais et à la fois à un enjeu environnemental.
Pourquoi valoriser ses effluents d'élevage? L’enjeu est d'abord collectif : limiter la consommation d’energie et les émissions de gaz à effet de serre. Le poste des engrais est un des 4 postes représentant 80% des consommations d’énergie sur une exploitation, les 3 autres postes étant le fioul, les aliments achetés et l’électricité. Mais leur ordre d’importance dépend de la structure et du type d’exploitation. En polyculture élevage, il n’est pas rare que les engrais soient le premier poste consommateur d’énergie.
![]() Que l’exploitation soit ou non en zone vulnérable, les contraintes législatives seront différentes (© DR) |
L’enjeu individuel : diminuer ses charges opérationnelles
Les achats d’engrais pour la production des fourrages représentent un poste de charges non négligeable pour une exploitation laitière (en moyenne 10 €/ML pour la moyenne nationale €colait 2005 soit 9 % des charges opérationnelles).
Compte tenu des ces éléments, il paraît judicieux de réfléchir à une meilleure valorisation des effluents d’élevage.
Comment ?
1. Connaître la valeur des effluents de son exploitation
L’analyse des produits de son exploitation devrait être systématique, afin de bien connaître ce que l’on épand.
Il est toujours possible d’utiliser les moyennes des tables, ou des publications agricoles mais les valeurs seront toujours assez imprécises notamment en ce qui concerne les liquides car elles dépendront des quantités d’eau qui diluent les déjections.
Pour avoir son propre référentiel, il est fortement conseillé de faire quelques analyses de ses effluents d’élevage pour chaque période d’épandage. Tant que l’on ne change pas de conduite de bâtiment ou de troupeau, deux à trois ans d’analyses permettent de bien situer la valeur fertilisante de ses engrais de ferme. On pourra toutefois refaire une analyse si la quantité de pluie tombée pendant la période de stockage est anormalement faible ou élevée. Selon les laboratoires, une analyse chimique représente un coût de 50 à 60 euros.
Il est indispensable d’homogénéiser le produit à analyser avant de prélever (pour le lisier) ou de réaliser des prélèvements bien répartis au tas pour le fumier. L’échantillon devra ensuite être congelé jusqu’à l’arrivée au laboratoire.
2. Respecter les contraintes d’épandage
- législatives : distances et dates d’épandage
- agronomiques, suivant le type de produit et la minéralisation de l’azote
- pratiques : main d’œuvre, portance, capacités de stockage
- sanitaire et qualité : risque de germes pathogènes, listéria et butyriques.
Que l’exploitation soit ou non en zone vulnérable, les contraintes législatives seront différentes. Les contraintes agronomiques seront liées à la structure des sols et à la situation géographique de l’exploitation.
3. Maîtriser les quantités épandues
Pour être précis dans le calcul de la fertilisation azotée de vos cultures, il faut évaluer la quantité d’engrais de ferme épandue.
Pour les lisiers : comptabiliser le nombre de chargement de la tonne par hectare et multiplier par le volume de la tonne si elle est pleine.
Pour les fumiers : peser l’épandeur à l’aide d’un pont bascule ou d’un pèse essieux, ou multiplier le volume utile de l’épandeur par la densité du produit (la densité s’obtient en pesant un seau de 10 litres rempli de fumier et bien tassé). Comptabiliser le nombre de chargements par hectare.
4. Ajuster au mieux la fertilisation minérale
La gestion des besoins des cultures par le biais d’un plan prévisionnel de fertilisation doit vous permettre d’ajuster au mieux les quantités d’engrais minéraux à apporter à vos cultures.
Le calcul d’engrais minéral à apporter devra ainsi prendre en compte :
- les besoins physiologiques de la plante
- les reliquats azotés
- la minéralisation du sol
- les précédents ou intercultures
- l’éventuel retournement de prairie
- l’effet direct d’un apport d’effluents (en connaissant la quantité de produit et sa valeur)
- le développement de la végétation en sortie d’hiver.
Quand ?
Profitez des prochains épandages de printemps pour faire des analyses d’effluents ! Et mettez à jour dès maintenant votre Plan Prévisionnel de Fertilisation pour la campagne 2006-2007.
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